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أبو يوسف، كتاب الخراج، الجزية.[2]

Auteur

Abū Yūsuf Yaʿqūb

Titre en français

Abū Yūsuf, K. al-kharāğ. La capitation. 2

Titre descriptif

Montant des taxes prélevées des dhimmīs

Type de texte

Traité d'impôt

Texte

فأما أمر الأمصار - مثل مدينة السلام والكوفة والبصرة وما أشبهها – فإني أرى أن يصيره الإمام إِلى رجل من أهل الصلاح فِي كل مصر ومن أهل الخير والثقة ممن يوثق بدينه وأمانته ويصير معه أعوانا يجمعون إليه أهل الأديان من اليهود والنصارى والمجوس والصابئين والسامرة فيأخذ منهم على الطبقات على ما وصفت : ثمانية وأربعين درهما على الموسر مثل الصيرفي والبزاز وصاحب الضيعة والتاجر والمعالج الطبيب وكل من كان منهم بيده صناعة وتجارة يحترف بها أخذ من أهل كل صناعة وتجارة على قدر صناعتهم وتجارتهم : ثمانية وأربعون درهما على الموسر وأربعة وعشرون درهما على الوسط - من احتملت صناعته ثمانية وأربعين درهما أخذ منه ذلك، ومن احتملت أربعة وعشرين درهما أخذ ذلك منه - واثنا عشر درهما على العامل بيده مثل الخياط والصباغ والإسكاف والخراز ومن أشبههم.

Langue

Arabe

Source du texte original

Abū Yūsuf, Kitāb al-kharāğ (Beyrouth, 1979), 123-124.

Datation

  • 8ème siècle

Aire géographique

Traduction française

Quant à ce qui concerne les grandes villes, Baghdād, Kūfa, Baṣra et autres semblables, j’estime que l'Imām doit en confier le soin à quelqu'un choisi pour chaque ville parmi les gens justes, hommes de bien et méritant une confiance fondée sur leur religion et leur probité, en lui donnant des auxiliaires chargés de réunir les adeptes des diverses religions chrétienne, juive, mage, sabéenne et samaritaine, sur lesquels il prélèvera, par catégories, les sommes que je t'ai indiquées : 48 dirhems sur le riche, par exemple le changeur, le marchand d'étoffes, le propriétaire de métairie, le négociant, le médecin traitant ; sur tous ceux d'entre eux qui exercent une profession ou un commerce dont ils vivent, et proportionnellement à ce que cela leur rapporte, il sera levé une taxe ou de 48 dirhems pour les riches ou de 24 pour ceux de condition moyenne, chacun payant d'après le rendement de son industrie ou son commerce, tandis que cette taxe sera de 12 dirhems pour le travailleur manuel, tel que le tailleur, le teinturier, le cordonnier, le savetier et autres de ce genre. Les sommes ainsi réunies entre les mains de ceux à qui incombe ce soin sont versées par eux au Trésor public.

Source traduction française

Abū Yūsuf Yaʿqūb, Le livre de l’impôt foncier (Kitāb al-kharāğ), E. Fagnan, trad. (Paris, 1921), 189-190.

Résumé et contexte

Dans ce passage de son ouvrage, Abū Yūsuf propose une taxation proportionnelle aux revenues des non-Musulmans assujettis à l’impôt de capitation. Partant du fait que certaines professions exercées par les dhimmīs sont plus lucratives que d’autres, il distingue trois catégories de contribuables: les riches, les gens de condition moyenne et les moins fortunés. Le montant de la ğizya doit, selon lui, être fixé en fonction de cette division. Ainsi, les travailleurs manuels, tels les tailleurs, les teinturiers et les cordonniers, versent le quart de la somme prélevée d’un commerçant ou d’un propriétaire terrien appartenant à classe la plus aisée.

Signification historique

Les juristes musulmans sont unanimes à considérer le versement de la taxe de capitation comme la principale obligation que les non-Musulmans doivent remplir afin de bénéficier de la protection promise aux dhimmīs. Mais les avis divergent quant au montant de cette taxe. L’école ḥanafite à laquelle appartient Abū Yūsuf propose une taxation prenant en considération la fortune et les revenues de chaque tributaire. C’est ainsi qu’elle élabore un système d’imposition à trois niveaux en vertu duquel on prélève 48 dirhams des dhimmīs les plus fortunés, 24 dirhams de ceux dont la richesse est moyenne et, enfin, 12 dirhams des tributaires les moins riches. Cette pratique semble avoir été suivie dans plusieurs provinces, notamment en Irak à l’époque abbasside. On sait, néanmoins, que dans la pratique le prélèvement de la ğizya se confondait souvent avec celui du kharāğ qui est un impôt foncier imposé aux non-Musulmans possédant des terres cultivables. Comme le montrent D. C. Dennett, Cl. Cahen et d’autres, perception de ces deux taxes n’était pas toujours distincte.

Etudes

  • C.Cahen, "Fiscalité, propriété, antagonismes sociaux en Haute-Mésopotamie au temps des premiers ʿAbbāsides, d'après Denys De Tell-Mahré", Arabica 1(1954), 136-152.
  • D.Dennett, Conversion and the Poll Tax in Early Islam (Cambridge, 1950), 44-48.
  • A.Duri, “Notes on Taxation in Early Islam”, JESHO 17 (1974), 136-144.
  • A.Fattal, Le statut légal des non-musulmans en pays d’Islam (Beyrouth, 1986), 264-288.
  • S.Goitein, “Evidence on the Muslim Poll Tax from Non-Muslim Sources. A Geniza Study”, JESHO 6 (1963), 278-295.
  • F.Løkkegaard, Islamic Taxation in the Classic Period (Copenhagen, 1950), 128-135.

Mots-clés

capitation ; chrétiens ; Juifs/Judaïsme ; kharāğ ; Mages ; Sabéens ; Samaritains ; Taxe ; ğizya

Auteur de la notice

Ahmed   Oulddali

Collaborateurs de la notice

Jessie   Sherwood  :  traduction

Comment citer cette notice

Notice n°30355, projet RELMIN, «Le statut légal des minorités religieuses dans l'espace euro-méditerranéen (Ve- XVesiècle)»

Edition électronique Telma, IRHT, Institut de Recherche et d'Histoire des Textes - Orléans http://www.cn-telma.fr/relmin/extrait30355/.

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