Quinisext Council Canon 62
Canon menaçant d'excommunication contre ceux qui observent le Bota, Brumalia, calendes et honorer les dieux païens, en particulier en invoquant Denys (Bacchus) à la presse du vin.
Τὰς οὕτω λεγομένας καλάνδας, καὶ τὰ λεγόμενα βοτά, καὶ τὰ καλούμενα βρουμάλια, καὶ τὴν ἐν τῇ πρώτῃ τοῦ μαρτίου μηνὸς ἡμέρᾳ ἐπιτελουμένην πανήγυριν, καθάπαξ ἐκ τῆς τῶν πιστῶν πολιτείας περιαιρεθῆναι βουλόμεθα. Ἀλλὰ μὴν καὶ τὰς τῶν γυναίων δημοσίας ὀρχήσεις, πολλὴν λύνην καὶ βλάβην ἐμποιεῖν δυναμένας, ἔτι μὴν καὶ τὰς ὀνόματι | τῶν παρ’Ἕλλησι ψευδῶς ὀνομασθέν- των θεῶν ἢ ἐξ ἀνδρῶν ἢ γυναικῶν γινομένας ὀρχήσεις καὶ τελετάς, κατά τι ἔθος παλαιὸν καὶ ἀλλότριον τοῦ τῶν χριστιανῶν βίου, ἀποπεμπόμεθα, ὁρίζοντες, μηδένα ἄνδρα γυναικείαν στολὴν ἐνδιδύσκεσθαι, ἢ γυναῖκα τὴν ἀνδράσιν ἁρμόδιον. Ἀλλὰ μήτε προσωπεῖα κωμικὰ ἢ σατυρικὰ ἢ τραγικὰ ὑποδύεσθαι, μήτε τοῦ βδελυκτοῦ Διονύσου ὄνομα τὴν σταφυλὴν ἐκθλίβοντας ἐν ταῖς ληνοῖς ἐπιβοᾷν· μηδὲ τὸν οἶνον ἐν τοῖς πίθοις ἐπιχέοντας γέλωτα ἐπικινεῖν, ἀγνοίας τρόπῳ ἢ ματαιότητος τὰ τῆς δαιμονιώδους πλάνης ἐνεργοῦντας. Τοὺς οὖν ἀπὸ τοῦ νῦν τι τῶν προειρημένων ἐπιτελεῖν ἐγκειροῦντας, ἐν γνώσει τούτων καθι|σταμένους, τούτους, εἰ μὲν κληρικοὶ εἶεν, καθαιρεῖσθαι προστάσσομεν, εἰ δὲ λαϊκοί, ἀφορίζεσθαι.
Concilium Quinisextum, ed. and trans., H. Ohme, canon 11, p. 254.
La cérémonie appelée " Calendes", celle dite " Vota " et celle dite " Broumalia ", de même que la fête du premier jour du mois de mars, nous voulons qu'elles disparaissent totalement du genre de vie des fidèles. De même, les danses publiques des femmes, capables de causer bien des ravages et du mal, de plus les danses d'hommes ou de femmes qui se font, selon un usage antique, mais étranger au genre de vie d'un chrétien, sous le vocable de ceux que les païens ont nommé faussement des Dieux, nous les rejetons, en ordonnant qu'aucun homme ne revête un costume féminin, ni une femme le costume qui revient à un homme ; de ne point porter des masques comiques ou satiriques ou tragiques ; de ne point révoquer le nom de l'abominable Dionysos en foulant le raisin dans les pressoirs ; ni de provoquer le rire au moment où l'on remplit de vin les tonneaux, agissant par ignorance ou par frivolité comme ceux qui sont possédés par l'erreur des démons païens. Ceux donc qui essaieront de commettre l'un des actes énumérés, sachant ce que nous venons de dire, s'ils sont clercs, qu'ils soient déposés, si ce sont des laïcs, qu'ils soient excommuniés.
http://www.orthodoxa.org/FR/orthodoxie/droit%20canon/canons6econcileintrullo.htm
Ce canon interdit la pratique de certaines coutumes païennes qui demeurent populaires parmi le peuple : observation des Calendes, Bota et Brumalia ; danse publique des femmes ; performances théâtrales variées ; et invocation des divinités païennes, principalement Bacchus. Cependant, les Brumalia étaient célébrées à la cour et le De ceremoniis of Constantine VII décrit les acclamations et les cadeaux offerts en lien avec les Brumalia. Cette célébration demeura populaire jusqu'au XIIème siècle, bien que perdant beaucoup de son caractère païen.
Ce canon demeure l'une des sources les plus sûres pour le folklore populaire et les fêtes dans la première moitié de la période byzantine. Cependant, de telles fêtes semblent être restées populaires, et l’empereur Michel III (842-867) fut accusé de se moquer de la liturgie divine avec ses compagnons de beuveries. Le XVIème canon du Concile de 869-870 condamne les parodies religieuses qui eurent lieu sous le règne de Michel et du patriarche de Photios (Bury, 1912, p. 163, n.1; cf. aussi Mansi, xvi. 169. Cet incident est représenté dans Madrid Skylitzes, Minature 193, fol. 78v. Cf. L. Beylié, L’habitation byzantine, Paris, 1902, p. 91, qui est une ébauche de dessin, mais suggère que les fêtards sont en train de s’amuser du patriarche lui-même. Pour une image en couleur, Cf. V. Tsamakda, The Illustrated Chronicle of Ioannes Skylitzes in Madrid, Leiden, 2002, p. 121 and fig. 192). Ces parodies jouées à la cour peuvent avoir été exagérées dans les sources, mais le fait qu’elles soient visées par un concile ecclésiastique suggère que quelque chose a dû se produire. Théophane accuse l’empereur lui-même de « plaisanter des choses divines », mais c’est dans une litanie complète de crimes dans lesquels l’empereur est dépeint comme complètement dissolu. La Vita Ignatii 528 mentionne seulement que Michel profana l’Eucharistie. Selon Théophane, l’empereur et ses amis s’habillèrent comme des hiérarques et des membres du clergé et paradèrent ivres autour la cité, chantant des chansons obscènes. (Theoph. Cont., 200-1, 244-5).
agriculture ; byzantins ; fête ; paganisme ; raisin ; théâtre ; Vin
Claire Chauvin : relecture -corrections
Notice n°268479, projet RELMIN, «Le statut légal des minorités religieuses dans l'espace euro-méditerranéen (Ve- XVesiècle)»
Edition électronique Telma, IRHT, Institut de Recherche et d'Histoire des Textes - Orléans http://www.cn-telma.fr/relmin/extrait268479/.