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Responsiones ad dubitabilia circa communicationem christianorum cum sarracenis[6]

Auteur

Raymundus de Peñafort

Gregorius IX

Titre en français

Réponses aux questions concernant les relations entre chrétiens et Sarrasins

Titre descriptif

Faut-il excommunier les chrétiens qui vendent d'autres chrétiens comme esclaves aux musulmans ?

Type de texte

Avis de juriste

Texte

Item, utrum sint excommunicati qui uendunt christianos sarracenis, maxime cum tales, postquam uenduntur, a sarracenis compelluntur fieri sarraceni pro maiori parte. Respondemus: non sunt excommunicati, set mortaliter peccant.

Langue

Latin

Source du texte original

http://hal.archives-ouvertes.fr/docs/00/76/12/57/PDF/Penyafort.pdf

Datation

  • Date fixe : 19/01/1235

Aire géographique

Traduction française

Également, ceux qui vendent des chrétiens à des Sarrasins sont-ils excommuniés, surtout étant donné que la plupart de ceux qui sont vendus sont forcés à devenir sarrasins ? Nous répondons : ils ne sont pas excommuniés mais ils commettent un péché mortel.

Source traduction française

L. Foschia

Résumé et contexte

Une longue tradition de lois canons et romaines interdisait aux juifs de posséder des esclaves chrétiens ; plusieurs de ces lois sont reprises dans le Decretum de Gratien (voir plus loin, les « textes apparentés »). De même que d’autres mesures similaires, cela a été étendus aux autres non-chrétiens, surtout les musulmans (voir en particulier Concilium Lateranense III [ c. 26: Iudaei sive Sarraceni ]). C’est en accord avec le principe général selon lequel les infidèles ne doivent pas exercer une autorité sur les fidèles. Ici, en violation manifeste de ces principes, des marchands chrétiens vendent d’autres chrétiens comme esclaves à des musulmans. Que les chrétiens vendus soient latins ou d’Orient n’est pas clair.

Signification historique

Les marchands européens, en particulier les Génois et les Vénitiens, participèrent activement au commerce d’esclaves en Méditerranée. Au XIIIème siècle, les deux cités maritimes étaient présentes sur la Mer Noire et sur la Mer Égée, qui constituaient leur principale source d’esclaves – dont beaucoup étaient chrétiens. Certains de ceux qui étaient vendus à Tunis pouvaient également être des captifs européens pris lors de raids ou de guerres entre les cités maritimes rivales. La pratique de la vente des chrétiens comme esclaves provoque une forte condamnation du pape (qui considère cela comme un péché mortel), mais ne conduit pas à l’excommunication. La législation des conciles sur la vente aux musulmans sanctionnait le commerce des armes, des bateaux, du bois et du fer avec l’excommunication, et Grégoire et Raymond étaient prêts à l’étendre aux autres commerces qui pouvaient aider les musulmans, mais pas à la vente d’esclaves.

Liens

Textes apparentés inclus dans le corpus

Manuscrits

  • Il existe 7 manuscrits du Dubitabilia; pour les descriptions, voir Tolan, ed., p. 10-11.

Editions

  • F. Balme, C. Paban & I. Collomb, Raymundiana seu documenta quae pertinent ad S. Raymundi de Pennaforti vitam et scripta, Monumenta Ordinis Praedicatorum Historica 4 (Rome, 1898), p. 29-37.
  • X. Ochoa & A. Diaz, eds., Dubitabilia super communicationem Christianorum cum Sarracenis, in Universa bibliotheca iuris, volumen 1, S. Raimundus de Pennaforte, tomus C (Rome, 1978), cols 1024-36.
  • J. Rius Serra, Diplomatario : Documentos, Vida antigua, Crónicas, Procesos antiguos (Barcelona ,1954), p. 22-28.

Etudes

  • J. Heers, Esclaves et domestiques au Moyen Age dans le monde méditerranéen. (Paris, 1981).
  • J. Tolan, “Taking Gratian to Africa: Raymond de Penyafort's legal advice to the Dominicans and Franciscans in Tunis (1234),” in A. Husain & K. Fleming, eds., A Faithful Sea: The Religious Cultures of the Mediterranean, 1200–1700 (Oxford, 2007), 47-63.
  • J. Tolan, “The legal status of religious minorities in the medieval Mediterranean world: a comparative study”, in M. Borgolte & B. Schneidmüller, eds., Hybride Kulturen im mittelalterlichen Europa: Vorträge und Workshops einter internationalen Frühlingsschule/Hybrid Cultures in Medieval Europe: Papers and Workshops of in International Spring School (Berlin, 2010), 141-49.
  • J. Tolan, “Marchands, mercenaires et captifs: le statut légal des chrétiens latin en terre d'islam selon le juriste canonique Ramon de Penyafort (XIIIe s.)”, in S. Boisselier, F, Clément & J. Tolan, eds., Minorités et régulations sociales en Méditerranée médievale (Rennes, 2010), 223-34.

Mots-clés

commerce ; esclaves

Auteur de la notice

John   Tolan

Collaborateurs de la notice

Laurence   Foschia  :  traduction

Claire   Chauvin  :  traduction

Comment citer cette notice

Notice n°252837, projet RELMIN, «Le statut légal des minorités religieuses dans l'espace euro-méditerranéen (Ve- XVesiècle)»

Edition électronique Telma, IRHT, Institut de Recherche et d'Histoire des Textes - Orléans http://www.cn-telma.fr/relmin/extrait252837/.

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