Adret, Solomon ben Abraham (Rashba)
Il répondit encore que tous les documents rédigés dans les cours des gentils sont licites
Documents rédigés dans les cours des gentils sont licites.
עוד השיב דכל השטרות העולות בערכאות של גוים כשרין ולפי מה שקבלנו מרבותינו סתם ערכאות לא מקבלי שוחדא ולא מרעי נפשייהו כ"ש במקום שנהגו ע"כ
Teshuvot ha-Rashba (Jerusalem, 2000), via The Responsa Project of Bar-Ilan University.
Il répondit encore que tous les documents rédigés dans les instances des gentils sont licites, et selon ce qu’on a appris de nos maîtres, la corruption ne constitue pas une pratique communément acceptée dans les tribunaux ordinaires, et ces instances ne saliront pas leur réputation comme il fut dit concernant les pays où c'était dans leurs habitudes.
N.Koryakina
Ce texte porte sur la validité des contrats rédigés par les cours et les notaires chrétiens d'après la loi juive. Selon la Mishnah (Gittin 10b), tous les documents émis par les institutions officielles des non-juifs doivent être acceptés par les tribunaux des juifs. Cependant, cette question fut soulevée plusieurs fois pendant le Moyen Age. Dans ce responsum, rabbi Solomon ben Abraham justifie l'usage d'utiliser les contrats rédigés par les notaires chrétiens en disant que ces derniers ne sont pas intéressés pour ruiner leur réputation. D'une part, les juifs n'étaient pas autorisés à dresser les contrats pour les affaires entre les juifs et les non-juifs - ce qui était le domaine de compétence des instances non-juives. D'autre part, les juifs préféraient obtenir les documents latins même pour les affaires entre eux soit en raison de l'absence des spécialistes juifs qui pouvaient rédiger les contrats, soit parce que ces contrats étaient valable pour les deux communautés religieuses.
Solomon ben Abraham Adreth (ainsi que la mishnah qu’il cite) n’établit pas de distinction pas entre les juges et les notaires non-juifs. Il les définit tous comme "arcaot", c'est à dire, "instances". Dans les pratiques des communautés juives de Catalogne médiévale, la responsabilité de dresser les contrats et d'autres documents était souvent attribuée aux arbitres juifs (bet din).
Adam Bishop : relecture -corrections
Claire Chauvin : relecture -corrections
Notice n°252567, projet RELMIN, «Le statut légal des minorités religieuses dans l'espace euro-méditerranéen (Ve- XVesiècle)»
Edition électronique Telma, IRHT, Institut de Recherche et d'Histoire des Textes - Orléans http://www.cn-telma.fr/relmin/extrait252567/.