Abraham ben David de Posquières
Un gentil qui dit à un juif: "Prête-moi de l'argent"
Permission de prêter aux gentils de l'argent emprunté par un juif de l'autre
וגוי שאמר לישראל לוה לי מעות על משכון זה ולוה אותם מישראל וכו'. כבר כתבתי לך למעלה שהוא מותר שאין חוששין לנטילת מעות הרבית מיד הישראל
Ha-Rabad, "Teshuvot u-psakim" (Jerusalem, 1964), via The Responsa Project of Bar-Ilan University.
[À propos du cas d’]un gentil qui dit à un juif : « Prête-moi de l’argent en prenant cela en gage», et le juif emprunta cet argent d’un [autre] juif etc., je t’ai déjà écrit ci-dessus que c’est permiset il ne faut pas prendre la peine de récupérer l’intérêt de la main de ce premier juif.
N.Koryakina
Le texte relève la différence entre le statut des débiteurs juifs et non-juifs. Puisqu’il est strictement interdit d’après la loi juive qu’un créancier juif prélève un intérêt sur les prêts à ses confrères (Deutéronome, 23:20), un débiteur juif ne sera donc pas obligé de payer aucun intérêt. Car il est par contre permis de prêter aux gentils avec intérêt (Maïmonide, Mishneh Torah, Hilkhot Malveh, 5:1), un débiteur non-juif pourrait être obligé de payer l’intérêt.
Il existe assez peu de textes sur ce sujet. On trouve une discussion semblable dans la collection des responsa de R. Asher ben Yehiel (1250-1328). Il jugea de la même façon qu’il est permis de prêter à un gentil de l’argent emprunté par un juif de l’autre (She’elot u-teshuvot ha-Rosh 86:11, via le projet « Responsa » de l’Université Bar-Ilan).
Notice n°252292, projet RELMIN, «Le statut légal des minorités religieuses dans l'espace euro-méditerranéen (Ve- XVesiècle)»
Edition électronique Telma, IRHT, Institut de Recherche et d'Histoire des Textes - Orléans http://www.cn-telma.fr/relmin/extrait252292/.