./.

إبن برطال، الفتوى الثالثة[3]

Auteur

Ibn Barṭāl, ʿAlī b. ʿAbd Allāh

Titre en français

Troiseme fatwa d'Ibn Barṭāl

Titre descriptif

Fatwa au sujet des musulmans vivant à proximité des territoires chrétiens 2

Type de texte

Fatwa

Texte

و سئل الفقيه أبو الحسن علي بن عبد الله بن علي الأغصاوي، وأظنه المعروف بابن برطال – رحمه الله – عن أناس بلادهم قريبة من النصارى وحالهم في السكني فيها على أقسام، قسم سكنوا على الفقيه مع النصارى ويحرثون في أطراف بلاد الصلح على وجه السرقة، إذ العدو لا يعرف حدود البلاد ولا أين حرثهم. وقسم صالحوا ولكن نيتهم أنهم لا يؤدون مغرماً لأن النصارى كانوا أخروهم بالغرم إلى ثهر أكتوبر وحينئذ يؤدونه لهم فأظهروا في أنقسم أنهم يسكنون في بلادهم إلى ذلك الأجل، فإما أن يغيثهم المسلمون، فيكونون هم الأولون في الجهاد، وأما إن لا يغيثوهم، .فيرحلون إليهم. فما حكمالله في أصحاب هذا القسم؟. وقسم صالحوا ونيتهم السكنى على وجه التأبيد وتأدية المغرم كذلك. فما حكم الله على هذا الوجه المذكور؟ ومسالة أخرى رجل من أهل أصيلا – أعادها الله تعالى للإسلام – ترتب عليه دين لرجل، ثم أسره العدو وله هنا مال فهل يقتضي رب الدين من هذا المال دينه أم يفدي الأسير أولاً؟ نيبوا لنا ذلك.

فأجاب الجواب عن المسألة الهائلة التي هول بها أركان الإسلام وطمست بها أعين الليالي والأيام، أن الثلث الساكن على مجاهدة العدو والتأهب لجهادهم وانتظار غار اتهم هم المسلمون المشفون بإسلامهم الذين يجب علينا التبرك بغبار أقدامهم فأنهم في عبادة ما أعظمها عبادةً. فيا ليتني كتب معهم فأفوز فوزاً عظيماً. و أما الثلث الثاني الساكن بنية أنه إن أضغطه العدو على اللغرامة يفر، فقد فعل مكروهاً في استيطانه ببلد يمكن العدو فيها قهره وغلبته و استيطال الأهل والأموال. غير أن هذا الثلث أن وفى بما عقد عليه بنيته، فأنه من الناجين إن شاء الله تعالى، إذا اقطع الغروم عليهم رأساً، لأنه غرً وسلم. وأما الثلث الثالث، فبئس الثلث لأنه خسر دينه ودنياه، وخالف ما أمر به مولاه، أنه لا يحل لمسلم أن يعقد الصلح مع الكفار على أن يغرم لهم، باتفاق في مذهب مالك. فمن فعل ذلك كان عاصياً الله تعالى وخالفاً لرسوله – صلى الله عليه وسلم. والواجب عليكم وعلى ساداتنا المستوطنين هنالكم أن يعرّفوا هذا الثلث بخطئه، وأن يزجروا أهل الحل والعقد من ذلك الثلث جهدهم. فان خالفوا، فاهجروهم، ولا يحل لكم أن تولوا بهم ولا أن تثهدوا لهم ولا تصلوا على جنائزهم ولا تتعرضوا لمسائلهم إلا أن يرجعوا عن فعلهم المذموم وعن رذالتهم الخسيسة. وكنتم عرفتمونا في سؤالكم قبل هذا أن القسم الثالث منهم أقوام ينقبلون خبر المسلسمين للنصارى ويخبرونهم بعوراتهم ويسعون معهم فيما يضر المسلمين فهؤلاء القوم يستحقون العقوبة العظيمة. واختلف في عقوبتهم على خمسة أقوال. المشهور منها ما ذهب إليه ابن القاسم وسحنون أن عقوبة من ذلك القتل من غير استتابة – عفاناالله من هذه المصيبة العظيمة. فبينما المسلم حرام الدم وإذا به يصير نفسه حلال الدم. وكذلك كنتم عرفتمونا أنهم يغرمون على النصارى يتبايعون معهم ويحملون لهم ما ينتفعون به. وجاوبناكم أنه لا يحل لمسلم أن يحمل للنصارى ما يتقوون به على المسلمين، ولا يسوغ له أن يبيع لهم ولا أن يشتري منهم بموضع تناله فيه الذلة منهم، كبلادكم، لأن الإسلام يعلوا ولا يعلى عليه. وكان من حق أهل تلك الأوطان الصبر لدينهم حتى يقع الإياس من نصرة ترجى لأن بلاد المسلمين متصلة، لا سيما وعثمان المريني قائم العين مرجو الانتصار، شديد الحرص على استخلاص بلاده، مملؤ الأحشاء، أسفاً مضموراً لقريحة آلماً. فالله المسؤول أن يطلق عقاله وأن يزيل وباله وأن يصلح أمره وأن يسعد عصره كما نسأله أن يوفق بين عباده وأن يتدارك ما هوى من بلاده. وقد جاوبناكم قبل هذا بفور بلوغ سؤالكم، وبعثناه لكم، فلم يفر وصوله. والجواب عن المسألة الأخيرة أن رب الدين يثبت دينه عند القاضي، فإن عدم القاضي،فعند جماعة عدول البلد. فإذا أثبته، يتخلص من دينه، وقضى له به من مال الأسير، ويتولى ذلك القاضي أو جماعة عدول عند عدمه.ولا يؤخر قضاء الدين الاستيفاء الفدية. نعم، إن كان الأسر قد قاطع على نفسه بمال محدود، فان ذلك المال من سائر ديونه. إن حمل ماله الجميع، قضى الجميع. وإن لم يحمله، وقعت الخاصة على قدر الديون.

Langue

Arabe

Source du texte original

Al-Zayyātī, 'Al-Jawīhir al-mukhtāra fī-mā 'alā-hī min al-nawāzil bi-Jibāl Ghumāra', relevant sections ed. J. Hendrickson, 'The Islamic Obligation to Emigrate: Al-Wansharīsī’s Asnā al-matājir Reconsidered', PhD Thesis, Emery University, 2009, pp. 419-21

Datation

  • Entre 1450 et 1500

Aire géographique

Traduction française

Le juriste Abū al-Ḥasan 'Alī b. 'Abd Allāh b. 'Alī al-Aghṣawī qui, je crois, est connu comme Ibn Barṭāl - que Dieu ait pitié de lui - a été interrogé sur certaines personnes dont les terres sont proches de [celles des] chrétiens. Il y a des catégories [par rapport à] leur résidence dans [ces terres] : un groupe qui vit dans un état de discorde avec les chrétiens et qui cultive [la terre] au bord de ces régions, au titre d’un traité ; [leur culture est] une forme de vol, car l'ennemi ne connaît pas les frontières du territoire ou le lieu de leur culture. Une autre catégorie a signé un traité, mais leur intention était de ne pas payer le tribut. [Cela] parce que les chrétiens reportaient leur paiement jusqu'au mois d'octobre, à ce moment-là ils devaient payer [le tribut] ; ils ont donc décidé d’eux-mêmes de résider dans leurs terres jusqu'à ce moment-là. Ensuite, si les musulmans les aident, ils seront les premiers à [mener] le djihad ; ou s’ils ne les aident pas, [dans ce cas], ils vont déménager pour les [rejoindre] [c’est à dire, ils déménageront en territoire musulman]. Quel est le jugement de Dieu au sujet de ceux qui sont dans cette catégorie ? Une autre catégorie a signé un traité, ceux dont l’intention est d’y résider en permanence et de payer le tribut. Quel est le jugement de Dieu concernant [ceux qui vivent] de la manière décrite ? Une autre question : un homme d’Asilah - que Dieu le Très-Haut le fasse revenir à l'Islam - devait une dette à un homme, mais l'ennemi le captura [à savoir, le débiteur] alors qu'il a des biens ici. Le créancier pouvait récupérer sa dette à partir de cette propriété ou l'homme devait être racheté en premier ? Clarifiez cela pour nous.

Il répondit : La réponse à cette affaire horrible qui a menacé les piliers de l'islam et a voilé les jours et les nuits, est que le tiers qui reste dans un état de guerre avec l'ennemi et qui prépare le djihad contre eux, et qui est en attente de les attaquer - est [composé de] musulmans dont l'intercession est acceptée par [la force de] leur islam, et de la poussière de traces dont nous devons chercher une bénédiction ; car ils sont engagés dans le plus grand acte de dévotion à Dieu. Je souhaite seulement être avec eux, de sorte de pouvoir atteindre une grande victoire. Quant au deuxième tiers, qui résident dans l'intention que, si les ennemis les pressent à payer le tribut, ils fuiront ; ils ont commis un acte répréhensible en résidant dans un territoire où l'infidèle a établi son contrôle, la suprématie et la domination sur les familles [des musulmans] et leurs biens. Néanmoins, ce tiers, s’il remplit ce qu'il a promis à travers ses intentions, sera parmi les sauvés, si Dieu le Très-Haut le veut ; [cela] s’ils refusent de payer le tribut à la première demande, [et qu’ainsi] ils ont trompé [l'ennemi] et s’échappent. Quant au troisième tiers, ils [les membres de ce tiers] sont un tiers véritablement ignoble, parce qu'ils ont perdu leur religion et leur [droiture dans ce] monde, et qui ont violé ce que leur maître [à savoir, Muḥammad] leur a commandé ; car il est interdit pour un musulman de conclure un traité avec les infidèles qui stipule qu'il leur paie un tribut ; [cela fait] accord au sein de l'école de Malik. Ainsi toute personne qui fait cela a été désobéissante à Dieu le Très-Haut, et va à l'encontre de Son messager - que Dieu le bénisse et lui accorde le salut. Ce qui est obligatoire, à vous et à nos maîtres, qui y résident est d'informer ce tiers de leur erreur et de réprimander, autant qu'ils le peuvent, ceux qui, parmi ce tiers, ont le pouvoir et l'autorité. Ensuite, s’ils désobéissent, ils devaient y renoncer ; et il ne sera pas admissible, pour vous, d'agir comme leurs tuteurs ou exécuteurs, ni pour vous de témoigner pour eux, ni de prier la prière funéraire pour leurs morts, ni d'assister à leurs affaires (juridiques), sauf s’ils tournent le dos à leur action pécheresse et leur dépravation méprisable. Vous nous aviez informés, avant cela, dans votre question que la troisième catégorie contient des groupes qui véhiculent des informations sur des musulmans aux chrétiens, et les informent de leurs faiblesses, et travaillent avec eux de manière nuisible aux musulmans ; ce groupe mérite une punition sévère. Il y a désaccord quant à leur punition, [réparti] parmi cinq opinions. Celle communément admise est celle qui est défendue par Ibn al-Qasim et SaJnun, qui est que la punition pour quiconque pour ce fait, est la mort, sans qu’il lui soit demandé de se repentir - que Dieu nous protège de cette grande calamité. Alors que la vie du musulman est inviolable, puisqu’il rend sa [propre] vie licite. Vous nous aviez aussi informés qu'ils paient un tribut aux chrétiens, qu’ils font commerce avec eux, et qu’ils peuvent leur apporter des choses dont ils peuvent bénéficier. Nous vous avons répondu, en disant qu’il ne soit pas permis à un musulman d’apporter quelque chose à des chrétiens qui les rendent plus forts contre les musulmans, ni [qu’il soit]admissible pour lui de leur vendre ou de leur acheter, dans un lieu où il est humilié par eux, comme dans vos terres, parce que l'Islam devrait être élevée, et [qu’aucune autre religion] ne devait être élevée au-dessus. Les habitants de ces terres auraient dû être patients dans leur religion jusqu'à ce qu'ils aient complétement perdu la foi et tout espoir d’aide. Ceci parce que [leur terre] est adjacente au territoire musulman, et surtout qu’Uthman al-Marini est toujours actif, que sa victoire est prévue, il a fortement l'intention de libérer ses terres, il est courageux et déterminé, mais est peiné par cela [la perte humiliante de territoires et la sujétion des musulmans à la domination chrétienne]. Il est demandé à Dieu de libérer ses liens, afin d'éliminer les conséquences néfastes de ses actes, pour réparer son état, et la chance de marquer son époque. Nous lui demandons également de réconcilier ses serviteurs et de rétablir ceux qui, sur ses terres, sont tombés. Nous vous avons répondu avant cela, dès la réception de votre question, et nous vous l'avons envoyée [à savoir, la réponse], mais son arrivée n'a pas été immédiate. La réponse à la dernière question est que le créancier devait établir devant le juge que la dette lui est due. En l'absence d'un juge, [il devait le faire] devant un groupe de notaires de la région. Une fois qu'il a établi cela, il doit récupérer son dû, et il doit être payé à partir de l'argent du prisonnier. Le juge, ou en son absence un groupe de notaires, devaient en assumer la responsabilité. Le paiement de la dette ne doit pas être retardé afin de payer une rançon. En effet, si le prisonnier avait mis de côté pour lui-même un certain montant d'argent [pour se racheter], que l'argent fasse partie du reste de ses dettes. Si son argent peut couvrir l'ensemble de ses dettes, elles devaient toutes être payées ; sinon, les parties spécifiques devaient être payées selon le montant des dettes.

Source traduction française

Y. Masset

Résumé et contexte

Voir la deuxième fatwa d'Ibn Barṭāl.

Signification historique

Voir la deuxième fatwa d'Ibn Barṭāl.

Manuscrits

  • MS Rabat - Moroccan National Library, MS 1698, vol. II, ff 43-5
  • MS Rabat - Ḥasanīya Library, MS 5862, f. 249
  • MS Tetouan - General Library and Archives, MS 178, f. 264

Editions

  • Ghanya Atoui ed., Al-Ğawāhir al-mukhtāra fī-mā waqaftu ʿalāy-hī min al-nawāzil bi-ğibāl Ghumāra, Mémoire de magister, Université de Constantine (Algérie), 2013, II, 131.
  • J. Hendrickson, 'The Islamic Obligation to Emigrate: Al-Wansharīsī’s Asnā al-matājir Reconsidered', PhD Thesis, Emery University, 2009, pp. 419-21

Traductions

  • J. Hendrickson, 'The Islamic Obligation to Emigrate: Al-Wansharīsī’s Asnā al-matājir Reconsidered', PhD Thesis, Emery University, 2009; pp. 407-10

Etudes

  • A.M. al-Turki, 'Pour ou contre la légalité du sejour des musulmanes en territoire reconquis pat les chrétiens: justification doctrinale et réalité historique', in B. Lewis and F. Niewohner (eds), Religionsgesprache im Mittelalter, Wiesbaden, 1992, pp. 305-23
  • A.K. Bennison, 'Liminal States: Morocco and the Iberian Frontier between the Twelfth and Nineteenth Centuries', in J. Clancy-Smith (ed.) North Africa, Islam and the Mediterranean World: From the Almoravids to the Algerian War, London, 2001, 11-28
  • H. Buzineb, 'Respuestas de Jurisconsultes Maghrebies en Torno a la Immmigracion de Musulmanes Hispanicos', Hespéris Tamuda 16-17 (1988-9), 53-67
  • L. Cardaillac, Morisques et Chrétiens: Un affrontement polemique, 2nd ed., Zaghoun, Tunisia, 1995
  • K.A. El Fadl, 'Islamic Law and Muslim Minorities: The Juristic Discourse on Muslim Minorities from the Second/Eighth to the Eleventh/Seventeenth Centuries', Islamic Law and Society 1 (1994), 141-87
  • J. Hendrickson, 'The Islamic Obligation to Emigrate: Al-Wansharīsī’s Asnā al-matājir Reconsidered', PhD Thesis, Emery University, 2009, pp. 124-31
  • B. Lewis, 'Legal and Historical Reflections on the Position of Muslim Populations under non-Muslim Rule', Journal of the Institute of Muslim Minority Affairs 13 (1992), 1-16
  • M.K. Masud, 'The Islamic Obligation to Emigrate', in D.F. Eickelmann and J. Piscatori (eds), Muslim Travellers: Pilgrimmage, Migration and Religious Imagination, Berkeley, 1990, pp. 29-49
  • J.-P. Molénat, 'Le problem de la permanence des musulmanes dans les territoires conquis par les chretiens, du point de vue de la loi islamique', Arabica 48 (2001), pp. 392-400

Mots-clés

apostasie ; chrétiens ; communauté ; droit islamique ; Impôt ; peine de mort ; Trahison ; Vol

Auteur de la notice

Alex   Mallett

Collaborateurs de la notice

Youna   Masset  :  traduction

Comment citer cette notice

Notice n°252228, projet RELMIN, «Le statut légal des minorités religieuses dans l'espace euro-méditerranéen (Ve- XVesiècle)»

Edition électronique Telma, IRHT, Institut de Recherche et d'Histoire des Textes - Orléans http://www.cn-telma.fr/relmin/extrait252228/.

^ Haut de page