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عشور النبط

Auteur

Mālik Ibn Anas

Titre en français

De la dîme perçue des nabatéens

Titre descriptif

L'origine préislamique de certaines taxes imposées aux dhimmīs

Type de texte

Tradition

Texte

وحدثني عن مالك أنه سأل بن شهاب على أي وجه كان يأخذ عمر بن الخطاب من النبط العشر، فقال بن شهاب كان ذلك يؤخذ منهم في الجاهلية فألزمهم ذلك عمر.

Langue

Arabe

Source du texte original

Mālik b. Anas, al-Muwaṭṭa’, M. F. ʿAbd al-Bāqī, ed. (Beyrouth, 2004), 281.

Datation

  • 8ème siècle

Traduction française

Yaḥyā m’a rapporté que Mālik [b. Anas] a demandé à Ibn Shihāb [al-Zuhrī]: « De quel droit ʿUmar [b. al-Khaṭṭāb] prenait aux Nabatéens le dixième (ʿushr) ?» Il lui répondit : Cela était perçu d’eux pendant la période préislamique (ğāhiliyya) et ʿUmar le leur a imposé ».

Source traduction française

A. Oulddali

Résumé et contexte

Cette parole de Moḥammad b. Shihāb al-Zuhrī (m. 741) mentionnée dans le K. al-Muwaṭṭa’ de Mālik témoigne de l’origine non islamique de certaines dispositions fiscales appliquées aux sujets non-musulmans sous les premiers califes. Ici, les Nabatéens, un peuple commerçant vivant au sud de la Palestine, devaient verser le dixième de la valeur de leur biens au fisc. Cette taxe différait de la capitation (ğizya) qui, elle, était prélevée des hommes majeurs parmi les dhimmīs. Il s’agit, pour Ibn Shihāb, d’un impôt anciennement perçu par les perses que le calife ʿUmar I a rétabli après la conquête musulmane. Le texte n’indique pas la nature exacte de cette taxe. Il ne dit pas non plus si, parallèlement à cette dîme, les Nabatéens étaient soumis à d’autres impôt et plus particulièrement à la ğizya. Mais certains historiens semblent considérer le dixième (ʿushr) prélevé de ces commerçants comme une sorte de taxe douanière sur les marchandises destinées à être vendues dans le marché de Médine.

Signification historique

Les non-musulmans vivant en territoire d’islam au Moyen âge étaient astreint à verser différentes sortes de taxes qui variaient selon les régions et les époques. Ces impôts n’étaient pas tous d’origine islamique. En effet, si certaines taxes, telle que la capitation (ğizya), trouvaient son fondement dans le Coran (v. IX,29) et dans la tradition attestée du Prophète, d’autres redevances prélevées des dhimmīs dataient en réalité de la période antéislamique. Ce sont des pratiques fiscales héritées des administrations byzantines et persanes qui contrôlaient une grande partie des territoires désormais sous domination musulmanes. Les premiers califes les ont maintenues après la conquête, en faisant ainsi une partie intégrante du système financier du nouvel État musulman. L’exemple de l’impôt perçu des Nabatéens confirme donc l’origine préislamique de certaines lois concernant les dhimmīs. Il illustre également l’influence qu’ont pu exercer les législations antérieures à l’islam, notamment romaine et persane, sur le droit islamique. Cette influence demeure mal connue en dépit des travaux qui lui ont été consacrés.

Etudes

  • R. Buckley, “The Muḥtasib”, Arabica 39 (1992), 61, 102.
  • D. Dennett, Conversion and the Poll Tax in Early Islam (Cambridge, 1950), 28-29.
  • A. Duri, “Notes on Taxation in Early Islam”, JESHO 17 (1974), 136-144.
  • M. Lecker, “Were customs dues levied at the time of the Prophet Muḥammad?” Al-Qantara 22 (2001), 19-43.
  • F. Løkkegaard, Islamic Taxation in the Classic Period (Copenhagen, 1950), 72-91.
  • A. Tritton, The Caliphs and their Non-Muslim Subjects: A critical Study of the Covenant of ʿUmar (London, 1930), 219.

Mots-clés

dîme ; Nabatéens ; Taxe ; ğizya

Auteur de la notice

Ahmed   Oulddali

Collaborateurs de la notice

Adam   Bishop  :  traduction

Comment citer cette notice

Notice n°238374, projet RELMIN, «Le statut légal des minorités religieuses dans l'espace euro-méditerranéen (Ve- XVesiècle)»

Edition électronique Telma, IRHT, Institut de Recherche et d'Histoire des Textes - Orléans http://www.cn-telma.fr/relmin/extrait238374/.

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