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Livre contrefais[Partie 2, chapitre 11]

Auteur

Livre contrefais

Titre en français

Livre contrefais

Titre descriptif

Comment l'on peut s'exempter de comparaître devant la cour

Type de texte

Assise

Texte

Ci endroit parle des gardes don jour. …Et de ceste manière je entens que pluizors manières de gent pevent faire teil messagerie et teils contremandemens, et Frans et Grés et Suriens et autres Crestiens. Et porroit encores estre l'essoigne teil et en teil leuc, que toute autre manière de gent porroient faire ceste messagerie et cestui contremandement; et croi que la court les devroit acuillir par droit et par raizon, celonc la nécessité dou leuc et l'essoigne…Et se teil essoigne estoit ou autre, et lors ce trovast aucun Crestien ou Sarrazin, ou quelque persoune que ce soit, il doit bien estre acuilli…

Langue

français

Source du texte original

A.Beugnot, "Abrégé du Livre des Assises de la Cour des Bourgeois", in Recueil des historiens des croisades, vol. 2 : Lois (Paris, 1843), repr. (Farnborough, 1967).

Datation

  • 14ème siècle (quart : 2 )
  • Précisions : Le livre contrefais a été écrit quelque peu après 1325.

Aire géographique

  • Chypre
  • Le Livre contrefais a été écrit au début du XIVème siècle à Chypre, et est basé sur des pratiques en vigueur à Jérusalem aux XIIème et XIIIème siècles.

Traduction française

Ce chapitre parle de l'annulation d'un jour de présence devant la cour.

...Et de cette question j'entends que beaucoup de gens peuvent livrer de tels messages et telles annulations, y compris les Francs et les Grecs et les Syriens et d'autres chrétiens. Et l'excuse pourrait être de telle sorte que toutes les autres gens pourraient livrer ce message et cette annulation, et je crois que la cour devrait les recevoir, selon le droit et la raison, et selon la nécessité de l'endroit et de l'excuse...Et s'il y a une telle excuse, et si après un Chrétien ou un Sarrasin s'y trouve, ou n'importe quelle autre personne, il doit être bien accueilli…

Source traduction française

A. Bishop

Résumé et contexte

Il s'agit d'un interminable chapitre qui explique comment quelqu'un qui a été appelé auprès de la cour peut réserver une journée pour s'y présenter. Il peut également reporter sa comparution si certaines circonstances inévitables ("essoins") retardent son arrivée. La chapitre énumère les différentes locutions et les serments qui devaient être jurés devant la cour en de telles situations.

Signification historique

La partie pertinente de cette loi traite des différentes sortes de gens habilités à délivrer un message à la cour afin d'annoncer l'arrivée retardée d'une personne convoquée. En principe, cette personne devait envoyer un autre catholique à sa place, mais s'il ne pouvait pas, la cour préférait qu'il envoie un autre chrétien. Si cela n'était pas non plus possible, la cour autorisait que le message soit apporté par un musulman. Généralement, les non-chrétiens n'étaient autorisés à se présenter devant la cour que pour témoigner contre des membres de la même religion, et normalement devant une cour d'instance moins élevée. Cette règle excluait une "grande majorité de la population" de la Haute Cour. 1 En réalité, comme dans cette assise, leur témoignage pouvait être accepté si l'on ne trouvait aucun témoin catholique, mais, sur le plan légal, leur témoignage avait une valeur moindre que celui d'un catholique. Les habitants non-catholiques du royaume disposaient de leur propre cour, la Cour des Syriens (la cour servait pour tous les habitants natifs de la région, et non seulement aux chrétiens Syriens), bien que les procès importants, ou les disputes avec des catholiques, étaient jugés à la Cour des Bourgeois. Ils ne pouvaient soumettre leurs propres procès devant la Haute Cour. 2 Des lois semblables traitant de dispenses, "essoins", se trouvent dans le recueil de lois de Jean d'Ibelin et Philippe de Novare, qui ont écrit à propos des lois de Jérusalem et de Chypre à peu près cinquante ans avant la compilation du Livre Contrefais. Jean d'Ibelin ajoute qu'un juif pouvait délivrer un "essoin", mais Philippe de Novare et le Livre contrefais ne mentionnent que les musulmans.

1 . Philip of Novara, Le Livre de Forme de Plait, ed. and trans. P. W. Edbury (Nicosia: Cyprus Research Centre, 2009), ch. 28, n. 122.

2 . M. Nader, “Urban Muslims, Latin laws, and legal institutions in the Kingdom of Jerusalem,” Medieval Encounters 13 (2007), 249-51.

Textes apparentés inclus dans le corpus

Manuscrits

  • Le Livre se trouve seulement dans l'un des manuscrits des Assises de Jérusalem, celui de Venise : Biblioteca Nazionale Marciana ms. fr. app. 6 (Chypre, 1436).

Editions

  • A.Beugnot, "Abrégé du Livre des Assises de la Cour des Bourgeois", in Recueil des historiens des croisades, vol. 2 : Lois (Paris, 1843), repr. (Farnborough, 1967).
  • V.Foucher, Les Assises du Royaume de Jérusalem (textes français et italien), vol. 1, pt. 1: Assises des Bourgeois. Rennes: Blin, 1839.

Traductions

  • V.Foucher, Les Assises du Royaume de Jérusalem (textes français et italien), vol. 1, pt. 1: Assises des Bourgeois. Rennes: Blin, 1839.

Etudes

  • M. Nader, "Urban Muslims, Latin laws, and legal institutions in the Kingdom of Jerusalem," Medieval Encounters 13 (2007), 243-270.
  • Philip of Novara, Le Livre de Forme de Plait, ed. and trans. P. W. Edbury (Nicosia: Cyprus Research Centre, 2009)

Mots-clés

musulmans ; témoignage

Auteur de la notice

Adam   Bishop

Collaborateurs de la notice

Claire   Chauvin  :  traduction

Comment citer cette notice

Notice n°136997, projet RELMIN, «Le statut légal des minorités religieuses dans l'espace euro-méditerranéen (Ve- XVesiècle)»

Edition électronique Telma, IRHT, Institut de Recherche et d'Histoire des Textes - Orléans http://www.cn-telma.fr/relmin/extrait136997/.

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