./.

شرط ضيافة أهل الذمة لمن مر بهم من المسلمين

Auteur

Māwardī ʿAIī b. Muḥammad

Titre en français

L’obligation faite aux dhimmīs d’héberger les voyageurs musulmans

Titre descriptif

Limites de l'hospitalité que les dhimmīs doivent accorder aux voyageurs musulmans

Type de texte

Avis de juriste

Texte

وإذا صولحوا على ضيافة من مر بهم من المسلمين قدرت عليهم ثلاثة أيام وأخذوا بها لا يزادون عليها، كما صالح عمر نصارى الشام على ضيافة من مر بهم من المسلمين ثلاثة أيام مما يأكلون. ولا يكلفهم ذبح شاة ولا دجاجة وتبييت دوابهم من غير شعير وجعل ذلك على أهل السواد دون المدن. فإن لم يشترط عليهم الضيافة ومضاعفة الصدقة فلا صدقة عليهم في زرع ولا ثمرة، ولا يلزمهم إضافة سائل ولا سابل.

Langue

Arabe

Source du texte original

Alī al-Māwardī, al-Aḥkām al-sulṭāniyya, M. F. al-Sarğān, ed. (Le Caire, 1978), 164.

Datation

  • Entre 1000 et 1058

Traduction française

Quand la paix leur [les non-musulmans] a été consentie moyennant le devoir d'hospitalité vis-à-vis des musulmans de passage chez eux, ce devoir est limité à une durée de trois jours, qui ne peut être augmentée. Ce fut de la sorte que ʿUmar traita avec les chrétiens de Syrie en leur imposant la charge d'héberger pendant trois jours les musulmans qui passeraient par chez eux en leur fournissant la nourriture en usage, mais sans obligation de sacrifier un mouton ou une poule, ainsi que la charge de donner à leurs bêtes un abri nocturne, mais sans fournir l'orge à celles-ci ; il ne soumit d'ailleurs à cette charge que les habitants de la campagne, à l'exclusion de ceux des villes. Si l'imām n'impose pas aux vaincus ce devoir d'hospitalité et la double dîme, ils ne doivent pas payer la dîme sur les récoltes et les fruits, non plus qu'ils n'ont à héberger ni mendiant ni voyageur.

Source traduction française

Al-Māwardī, Les statuts gouvernementaux ou règles de droit public et administratif, E. Fagnan, trad. (Alger, 1915), 304.

Résumé et contexte

Ici, Māwardī apporte quelques précisions concernant l’hospitalité que les dhimmīs devaient accorder aux musulmans en vertu des traités de paix conclus avec eux lors des conquêtes. Selon ce juriste shāfiʿite, les sujets non-musulmans ne sont tenus d’héberger les musulmans de passage chez eux que s’il y a une clause explicite stipulant cette obligation. Car il ne s’agit là que d’une condition facultative que l’imām peut inclure dans l’accord et à laquelle tous les dhimmīs ne sont pas forcément soumis. Quant à la durée de l’hébergement, elle ne saurait excéder à trois jours pendant lesquels l’hôte offre à celui qu’il reçoit dans sa maison la nourriture en usage. Māwardī précise, en outre, que seuls les habitants des compagnes étaient concernés par le devoir d’hospitalité.

Signification historique

L’obligation faite aux dhimmīs d’héberger les voyageurs musulmans de passage chez eux figure dans le pacte d’ʿUmar et dans un grand nombre de traités de conquête comme ceux de Tiflis, de Ḥīra et de Nağrān. C’est l’un des dispositifs mis en place par les califes afin de permettre aux voyageurs et aux combattants de trouver le gîte et le vivre dans les villages lointains qu’ils traversaient. C’était aussi une manière de s’assurer de l’entière coopération des populations conquises avec les conquérants. Des dispositions similaires obligeaient, en effet, les non-musulmans à aider les armées musulmanes dans leur progression en leur indiquant les routes les plus sûres et en les renseignant sur le mouvement des troupes ennemies. La durée légale pour laquelle les musulmans étaient en droit d’exiger l’hospitalité des villageois variait selon les traités. Certains textes la limitaient à un jour et une nuit alors que d’autres imposaient trois jours au plus. Il était parfois permis aux dhimmīs hébergeant des musulmans de déduire leurs dépenses du montant de la capitation (ğizya).

Etudes

  • A. Fattal, Le statut légal des non-musulmans en pays d’Islam (Beyrouth, 1986), 278.
  • E. Rabbath, Les chrétiens dans l’islam des premiers temps. I. La conquête arabe sous les quatre premiers califes (11/632-40/661) (Beyrouth, 1985), 244.
  • A. Tritton, The Caliphs and their Non-Muslim Subjects: A critical Study of the Covenant of ʿUmar (London, 1930), 150.

Mots-clés

alimentation ; dîme ; Hospitalité ; pacte

Auteur de la notice

Ahmed   Oulddali

Collaborateurs de la notice

Adam   Bishop  :  traduction

Comment citer cette notice

Notice n°136267, projet RELMIN, «Le statut légal des minorités religieuses dans l'espace euro-méditerranéen (Ve- XVesiècle)»

Edition électronique Telma, IRHT, Institut de Recherche et d'Histoire des Textes - Orléans http://www.cn-telma.fr/relmin/extrait136267/.

^ Haut de page