L’objet de ce répertoire est de publier dans Telma des notices de manuscrits liturgiques, médiévaux ou modernes, conservés pour la plupart en France. À part les sacramentaires et missels, bréviaires, psautiers et pontificaux catalogués par le chanoine Leroquais dans les bibliothèques publiques françaises, les manuscrits liturgiques sont mal connus, difficiles à identifier, et n’ont jamais fait l’objet d’un dépouillement systématique. Leur caractérisation dans les catalogues généraux existants est souvent trop vague, voire erronée. Les notices, établies à partir du manuscrit lui-même ou d’un microfilm, proposent des informations de première main et non les conclusions issues d’un dépouillement bibliographique. L’intérêt de cette publication viendra de l’accumulation progressive des notices. Elle facilitera, pour une institution ecclésiastique donnée, la reconstitution de son fonds liturgique et fournira, en particulier pour certains types « d’usuels de la liturgie » encore mal définis, de nombreux exemples susceptibles d’aider à l’identification et au catalogage de manuscrits de même nature. On espère enfin qu’elle permettra, au fil de son accroissement, d’affiner la typologie de ces documents et de proposer des désignations de plus en plus précises.

Exemples montrant la diversité des manuscrits présents dans cette publication

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Amiens, bibliothèque municipale, ms. 148

Parce qu’elle échappe à la typologie courante des livres liturgiques de la messe, la nature de ce manuscrit (un graduel-lectionnaire à l’usage de l’abbaye Saint-Pierre de Corbie) n’a jamais été clairement définie. Cet exemple témoigne de la variété, souvent insoupçonnée, des livres cultuels au Moyen Âge. (voir la notice)

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Bayeux, bibliothèque du chapitre, ms. 125, f. 4v-5

Rien ne vient signaler la teneur liturgique de ce texte, dont l’adresse (Universis presentes litteras inspecturis...) reprend la formulation d’une charte. Le culte est pourtant l’unique objet des statuts capitulaires de Notre-Dame de Paris compilés dans ce manuscrit. On y trouve la législation réglant les obligations du clergé pour le service divin dans la cathédrale, y compris les rémunérations et les amendes applicables en cas d’infraction. (voir la notice)

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Caen, bibliothèque municipale, ms. 446, f. 3v-4

Ce manuscrit, qui contient les statuts de l’université de Caen, datés du 20 septembre 1457, n’est pas un livre cultuel. Il commence néanmoins par un calendrier où sont mis en regard les fêtes des saints durant l’année et leur incidence sur le programme des cours dans chacune des quatre facultés. (voir la notice)

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Amiens, bibliothèque municipale, ms. 148

Parce qu’elle échappe à la typologie courante des livres liturgiques de la messe, la nature de ce manuscrit (un graduel-lectionnaire à l’usage de l’abbaye Saint-Pierre de Corbie) n’a jamais été clairement définie. Cet exemple témoigne de la variété, souvent insoupçonnée, des livres cultuels au Moyen Âge. (voir la notice)

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Bayeux, bibliothèque du chapitre, ms. 125, f. 4v-5

Rien ne vient signaler la teneur liturgique de ce texte, dont l’adresse (Universis presentes litteras inspecturis...) reprend la formulation d’une charte. Le culte est pourtant l’unique objet des statuts capitulaires de Notre-Dame de Paris compilés dans ce manuscrit. On y trouve la législation réglant les obligations du clergé pour le service divin dans la cathédrale, y compris les rémunérations et les amendes applicables en cas d’infraction. (voir la notice)

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Caen, bibliothèque municipale, ms. 446, f. 3v-4

Ce manuscrit, qui contient les statuts de l’université de Caen, datés du 20 septembre 1457, n’est pas un livre cultuel. Il commence néanmoins par un calendrier où sont mis en regard les fêtes des saints durant l’année et leur incidence sur le programme des cours dans chacune des quatre facultés. (voir la notice)

Origine du projet

Depuis mars 2005, Olivier Legendre (I.R.H.T.-C.N.R.S.), Jean-Baptiste Lebigue (I.R.H.T.-C.N.R.S.) et Pascal Collomb (E.H.E.S.S.-C.R.H.), ont entrepris de cataloguer les ordinaires des bibliothèques publiques de France, sur la base du recensement mené à l’I.R.H.T. par Éric Palazzo (C.E.S.C.M.) entre 1992 et 1999. Cette liste d’environ 750 cotes, établie en grande partie à l’aide des catalogues de bibliothèques existant, fournit un éventail assez large de textes appartenant au genre des « usuels de la liturgie » : les intitulés portés par les manuscrits sont souvent trompeurs (il peut se trouver un ordinaire sous les titres de coutumier, rituel, etc.) et les identifications demeurent sujettes à caution. La nécessité d’aboutir exigeant l’adoption d’un corpus bien circonscrit, le catalogue ne décrira que les quelque 300 manuscrits médiévaux définis comme « ordinaires stricts ». Devant une masse si importante, les trois rédacteurs du catalogue se sont donc imposé de relever, pour les manuscrits jugés hors corpus, les informations minimales qui leur éviteront de revenir plus tard à la consultation. Ces courtes notices à usage interne ne sont pas destinées à figurer dans le catalogue des ordinaires. Il semblait donc regrettable de les laisser sans emploi ni profit pour personne. D’où l’intérêt de les publier, après une légère normalisation formelle, dans Telma. Elles offrent un complément intéressant à la documentation présentée sur ce site, en particulier par la caractérisation des usages liturgiques, susceptible de recouper la liste des institutions ecclésiastiques élaborée dans la base de données en ligne Cartul’R.

Base du dépouillement.

Jusqu’à la publication du catalogue des ordinaires manuscrits des bibliothèques publiques de France (prévue pour 2009-2010), les notices porteront essentiellement sur les manuscrits examinés à cette fin, mais ne répondant pas aux critères retenus pour figurer dans le catalogue. Ce qui représente plus de 400 notices. Dans l’année suivant la publication du catalogue des ordinaires, il est prévu de verser dans ce répertoire des notices signalétiques (cote, datation, usage, renvoi bibliographique) des manuscrits retenus et décrits dans le catalogue des ordinaires, soit, d’après l’estimation actuelle, un peu moins de 300 notices. Aux notices issues de ce dépouillement pourront s’ajouter celles de manuscrits liturgiques étudiés dans le cadre d’autres entreprises scientifiques. Après 2009, l’accroissement du corpus portera sur la description d’autres types de livres liturgiques encore mal répertoriés : collectaires, processionnaux, lectionnaires de l’office, etc.

Auteurs du répertoire et des notices

L’édition électronique et la mise en forme en ce répertoire est due à Benjamin Suc ; sa conception scientifique, la coordination et la direction du projet à Jean-Baptiste Lebigue. Les rédacteurs des notices sont, pour l’instant, les auteurs du futur catalogue des ordinaires manuscrits des bibliothèques publiques de France : Pascal Collomb, Olivier Legendre et Jean-Baptiste Lebigue.

Structure des notices

Pour permettre un accroissement rapide du nombre de notices, la structure de ces dernières a été prévue pour rester la plus souple possible et ne pas entraver la marche du dépouillement. Seules quelques rubriques sont obligatoirement renseignées : celles touchant à l’identification du manuscrit (lieu, institution de conservation et cote), son titre (désignation de la nature du livre liturgique), son usage liturgique, sa datation et l’auteur de la notice. Ces rubriques correspondent aux pavés « Référence », « Identification » et « Auteur de la notice ». Toutes ces données sont normalisées sauf les titres, dont la rédaction doit rester aussi libre que possible : ce projet n’a en effet pas pour objet d’imposer une nouvelle typologie des livres liturgiques. Les autres pavés sont très inégalement renseignés selon les notices. « Description » contient les ensembles « Codicologie », où peut être consignée la description matérielle du manuscrit, et « Relevé », où sont donnés la structure du texte, la transcription des rubriques ou certains incipit. Les passages jugés intéressants par le rédacteur de la notice sont transcrits sous l’intitulé « Édition ». Sous « Historique » sont compilés les indices permettant de reconstituer l’histoire du manuscrit (mentions d’appartenances, anciennes cotes, etc.). Quelques renvois bibliographiques peuvent figurer sous « Bibliographie ».

Normes de description des manuscrits

La variété des manuscrits présentés ici interdit de fixer des normes trop strictes pour leur description. Quelques principes, retenus également pour le futur « catalogue des ordinaires des bibliothèques publiques de France », ont néanmoins été appliqués dans les notices : — L’italique signale les passages transcrits à partir du manuscrit, quelle qu’en soit la langue. — Les « incipit » de pièces liturgiques sont placés entre apostrophes. Ex. : «  Et depuis la nuyt du Sacrement jusque al octave inclusive, aprez ‘Salve regina’ vous chanterez l’hymne ‘Pange lingua’.  » — En revanche, celles dont le texte est copié « in extenso » dans le manuscrit sont données entre guillemets. Ex. : «  Lector incipit sic : « Jube, Domine, benedicere. » Præses sive senior dat benedictionem : « In viam mandatorum suorum, dirigat nos omnipotens et misericors Dominus. Amen. »  » — Sauf exception signalée par l’auteur de la notice, on ne relève pas l’exhaustivité des fêtes présentes dans les calendriers, mais seulement celles susceptibles de confirmer l’usage liturgique du manuscrit. De même dans les sanctorals, à deux restrictions près : 1. Sont notées la première et la dernière fête du sanctoral, même si elles n’ont aucun intérêt pour l’identification de l’usage. Leur incidence est alors précisée entre crochets. 2. Pour faciliter la lecture du relevé de sanctorals souvent touffus, ont été systématiquement ajoutés quatre « fêtes-repères » universelles, divisant l’année en quatre sections : la purification de la Vierge (2 février), la nativité de saint Jean Baptiste (24 juin), l’assomption de la Vierge (15 août) et la Toussaint (1er novembre). — En l’absence de calendrier auquel le lecteur pourrait se référer, les fêtes du sanctoral sont accompagnées de la mention de leur incidence restituée entre crochets carrés. — Les « dates-repères » du temporal sont le premier dimanche de l’Avent, Noël, l’Épiphanie, le dimanche de la Septuagésime, le mercredi des cendres, le dimanche de Pâques, les Rogations, le dimanche de la Trinité et le dernier dimanche ordinaire après la Pentecôte. Peuvent néanmoins être relevés tous dimanches, féries ou fêtes du temporal susceptibles de fournir des indices sur l’usage ou la datation du manuscrit. De même, les extrêmes du temporal sont mentionnées de surcroît si elles ne correspondent pas au premier dimanche de l’Avent et au dernier dimanche ordinaire après la Pentecôte. — Il est précisé enfin si le sanctoral de Noël se trouve ou non intégré au temporal.

Requêtes sur le corpus

Il n’existe pas pour l’instant de formulaire de requête portant sur ce seul catalogue de manuscrits liturgiques. Sa mise au point se fait encore attendre, mais les critères sur lesquels il portera dans les notices sont déjà normalisés à cette fin : cotes des manuscrits, leurs intitulés (vedettes des notices), leurs usages liturgiques et les termes chronologiques de la datation (rubriques « Post » et « Ante »). Il est aussi prévu , grâce à la plateforme Telma, de pouvoir obtenir par une même requête portant sur les institutions ecclésiastiques, la liste des cartulaires qu’elles ont pu produire (base de données Cartul’R) et celle des manuscrits liturgiques relevant de leurs usages propres.

Mises à jour

La date de mise à jour pour l’ensemble du catalogue se trouve sur la page d’accueil. Celle concernant chaque notice en particulier, pour peu qu’elle soit nécessaire, figure dans la référence bibliographique fournie au bas de chacune d’elles. Les corrections portant sur la typographie, les fautes de frappe ou la mise en page, ne font pas l’objet d’un changement de date de mise à jour : celle-ci ne rend compte que des modifications de contenu (ajout de passages édités, compléments ou précisions apportés au relevé ou à l’historique, etc.).

Nouveautés depuis la dernière livraison du 28 avril 2008

Depuis le précédent état de ce catalogue, la prospection de nouveaux manuscrits s’est diversifiée, bénéficiant des recherches et campagnes d’inventaires de la Section des manuscrits enluminés et liturgiques de l’I.R.H.T. C’est le cas de l’édition du capitulaire des Évangiles de Gannat (cf. notice n° 67), qui fait suite à l’article de Patricia Stirnemann, Claudia Rabel et Jean-Baptiste Lebigue dans l’Art de l’enluminure (2009) ; des manuscrits de la Bibliothèque Mazarine enluminés au xve siècle, en cours de catalogage par Mara Hofmann, Jean-Baptiste Lebigue, Claudia Rabel et Patricia Stirnemann (cf. notice n° 85, notice n° 86, notice n° 87, notice n° 88, notice n° 89, notice n° 90, notice n° 91, notice n° 92, notice n° 93) ; des études, parues ou à paraître, de Jean-Baptiste Lebigue sur les cérémoniaux, les sources liturgiques franciscaines, l’influence de Saint-Victor de Paris sur le culte dans l’ordre Trinitaire, Saint-Germain-des-Prés à la fin du xive siècle, les cathédrales champenoises au xiiie siècle et les livres de la liturgie pontificale (passim) ; des manuscrits liturgiques du grand séminaire de Tournai décrits par Dominique Vanwijnsberghe et Jean-Baptiste Lebigue (cf. notice n° 73, notice n° 110 et notice n° 111) ; et des livres cultuels rencontrés lors des campagnes de recensement et d’inventaire des manuscrits enluminés, à Mulhouse (Claudia Rabel, cf. notice n° 69) et dans le Calvados (Jean-Baptiste Lebigue, Odile Lépinay, Claudia Rabel, Patricia Stirnemann et Véronique Trémault, cf. notice n° 70, notice n° 71, notice n° 72 et notice n° 74). Parmi les textes édités, on signalera en particulier les statuts de l’Université de Caen et de son calendrier, lequel croise les données liturgiques avec le programme de cours de ses quatre facultés pendant l’année (cf. notice n° 74) ; l’office rythmique de saint Bonaventure (cf. notice n° 69) ; et trois ordines synodaux champenois inédits, du troisième quart du xiiie siècle (Châlons, cf. notice n° 83 et notice n° 100 ; Meaux, cf. notice n° 105).

Améliorations techniques

Je tiens à exprimer toute ma reconnaissance à Zakaria Abbadi qui, à l’instigation de Richard Walter et de Cyril Masset, a apporté à ce catalogue des améliorations techniques qui faciliteront grandement sa consultation. La table des cotes de manuscrits se présente désormais dans l’ordre alphabétique (table des cotes), et a été doublée par une table des titres de livres (table des titres). L’insertion de « liens cliquables » facilite les renvois internes du catalogue et permet également de diriger le lecteur vers les corpus de photographies numérisées en ligne où sont reproduits les manuscrits décrits. Enfin, la mention de l’auteur de chaque notice dans la référence bibliographique correspondante ouvre ces pages à de nouveaux contributeurs. Ma gratitude va également à Cyril Masset et Thomas Nodimar, grâce à qui il m’est maintenant possible de mettre directement en ligne les nouvelles versions de l’ouvrage. Les corrections et mises à jours en deviendront d’autant plus fréquentes.

Publication des tables et indices

À la faveur de cette nouvelle livraison, le nombre des notices a dépassé la centaine. Il semble désormais impossible de se passer d’instruments de recherche si l’on veut utiliser avec profit ce catalogue, qui compte déjà plusieurs milliers de noms de personnes et de lieux. Dès l’hiver 2009-2010, les nouvelles mises à jour seront doublées d’une publication sur HAL-SHS de tables et d’indices sous forme de document PDF : tables des cotes et des titres de manuscrits, classés par ordre alphabétique et chronologique, table typologique des livres cultuels, indices des usages liturgiques, des chapelles livresques et des ministres désignés, index des noms de personnes et de lieux, indices alphabétique et calendaire des fêtes (saints, dédicaces, reliques, obits) et incipitaire des pièces liturgiques éditées intégralement.