Nom de la loi

Loi Duronia abrogeant la loi Licinia somptuaire (pl. sc.)

Date

97 av. J.-C. au plus tard

Rogator

M. Duronius

Thèmes

Sources

Val. Max., 2, 9, 5
M. autem Antonius et L. Flaccus censores Duronium senatu mouerunt, quod legem de coercendis conuiuiorum sumptibus latam tribunus plebi abrogauerat. Mirifica notae causa : quam enim inpudenter Duronius rostra conscendit illa dicturus : 'freni sunt iniecti uobis, Quirites, nullo modo perpetiendi. Alligati et constricti estis amaro uinculo seruitutis : lex enim lata est, quae uos esse frugi iubet. Abrogemus igitur istud horridae uetustatis rubigine obsitum imperium : etenim quid opus libertate, si uolentibus luxu perire non licet ?'

Bibliographie

  • Münzer, F., RE, V, 1905, s.u. Duronius n°3
  • Rotondi, LPR, 334-335
  • Niccolini, G., FTP, Milan, 1934, 210
  • Sauerwein, Leges sumptuariae , 96-97
  • Baltrusch, Regimen morum , 92-92
  • Bottiglieri, A., La legislazione sul lusso nella Roma repubblicana , Naples, 2002, 160-161
  • Coudry, Loi , 161

Commentaire

La lex Licinia (voir notice n° 510), communément caractérisée de sumptuaria par les auteurs, avait été portée, très certainement en 131, pour redonner vigueur aux dispositions de la lex Fannia de 161 qui limitaient par différents moyens les dépenses des banquets. Un passage d’un chapitre de Valère-Maxime consacré à la sévérité des anciens censeurs indique que ceux de 97 exclurent du Sénat le tribun Duronius « parce qu’il avait fait abroger la loi limitant les dépenses des banquets ». Cette dernière expression ne peut s’appliquer qu’à la loi Licinia, et non à la loi Aemilia (voir notice n° 14), plus récente et portant aussi sur le luxe de la table, mais qui ne limitait pas les dépenses.

On date en général, en suivant Niccolini, le tribunat de Duronius de la même année, mais, comme l’indique Broughton (MRR, II, 8, n.3), n’importe laquelle des années qui suivent la précédente censure (102) conviendrait ; une date antérieure est moins vraisemblable en effet car on peut supposer que les censeurs de 102 auraient agi comme l’ont fait leurs successeurs (Sauerwein).

Valère-Maxime cite quelques phrases du discours de Duronius – tirées semble-t-il de la péroraison – qui sont une revendication de « la liberté de périr du luxe » et qui légitiment à ses yeux la mesure des censeurs. C’est peut-être aussi à l’occasion du vote de ce plébiscite que fut prononcé ce qu’Aulu-Gelle présente comme une suasio en faveur de la lex Licinia de sumptu minuendo, qu’il attribue à un certain Favorinus et dont il donne un extrait stigmatisant le snobisme des prétendus gourmets (Gell., 15, 8Locus ex oratione Fauoni, ueteris oratoris, de cenarum atque luxuriae obprobratione, qua usus est cum legem Liciniam de sumptu minuendo suasit. 1. Cum legeremus orationem ueterem Favoni, non indiserti uiri, qua oratione ... totum, ut meminisse possemus odio esse hercle istiusmodi sumptus atque victus, perdidicimus. 2. Verba haec, quae adposuimus, Fauoni sunt : « Praefecti popinae atque luxuriae negant cenam lautam esse, nisi cum lubentissime edis, tum auferatur et alia esca melior atque amplior succenturietur. Is nunc flos cenae habetur inter istos quibus sumptus et fastidium pro facetiis procedit, qui negant ullam auem praeter ficedulam totam comesse oportere ; ceterarum auium atque altilium nisi tantum adponatur, ut a cluniculis inferiore parte saturi fiant, conuiuium putant inopia sordere, superiorem partem auium atque altilium qui edint, eos palatum parum delicatum habere. Si proportione pergit luxuria crescere, quid relinquitur, nisi ut delibari sibi cenas iubeant, ne edendo defetigentur, quando stratus lectulus auro, argento, purpura amplior aliquot hominibus quam dis inmortalibus adornatur ? »). L’erreur sur le nom (il ne peut s’agir de son contemporain Favorinus d’Arles : voir ORF4, 203-205) a fait proposer différentes hypothèses, dont celle d’un orateur qui soit aurait soutenu la rogatio Licinia, soit (Sauerwein, 111 ; Baltrusch) se serait opposé à une tentative d’abrogation de la loi, par exemple, justement, celle de Duronius (voir notice n° 510).

Comment citer cette notice

Marianne Coudry. "Loi Duronia abrogeant la loi Licinia somptuaire (pl. sc.)", dans Lepor. Leges Populi Romani, sous la dir. de Jean-Louis Ferrary et de Philippe Moreau. [En ligne]. Paris:IRHT-TELMA, 2007. URL : http://www.cn-telma.fr/lepor/notice375/. Date de mise à jour :23/05/14 .