LEPOR (LEges POpuli Romani) est une base de données en cours d’élaboration qui, lorsqu’elle sera achevée, comprendra environ 880 notices, dont chacune sera consacrée à une loi comitiale du peuple romain. Nous entendons par « lois comitiales » les lois et plébiscites votés par le peuple ou par la plèbe et les rogationes qui ont au moins été promulguées. Sont exclues les « lois royales » et les chartes octroyées à des collectivités (souvent appelées leges datae). Les textes législatifs retenus vont de 509 aux lois attribuées à Nerva, et les plébiscites antérieurs à 287 feront l’objet de notices bien qu’ils n’aient pas encore eu valeur normative pour l’ensemble du peuple. Le but est de remplacer l’ouvrage toujours utilisé mais bien vieilli maintenant, de Giovanni Rotondi, Leges publicae populi Romani, Milan, 1912. Il ne s’agit pas seulement d’une mise à jour, puisque la totalité des sources anciennes et de la bibliographie antérieure ou postérieure à Rotondi ont été directement consultées pour la rédaction de notices entièrement originales.

Une base de données informatisée a, par rapport à un volume imprimé, un double avantage. D’une part, les sources antiques, latines et grecques, sont intégralement accessibles par des liens hypertextes. D’autre part, l’utilisateur peut recourir à plusieurs modes d’interrogation : par le nom du rogator, par la date de la loi, par le ou les thèmes au(x)quel(s) se rattache la loi, par la référence d’une source antique invoquée dans une notice consacrée à une loi, et par chaîne de caractères dans tous les champs de la notice. Pour plus de détails sur les possibilités d’interrogation de la base et leurs modalités techniques, voir la rubrique « Conseils de recherche ».

Chaque notice est organisée de la manière suivante :

  • 1. Le nom de la loi, où l’on a évité des désignations latines non attestées dans les sources.
  • 2. La date de la loi, qu’il s’agisse d’une datation précise, ou d’une fourchette chronologique, ou d’un simple terminus ante ou post quem.
  • 3. Le nom du (ou des) rogator(es).
  • 4. Le (ou les) thème(s) au(x)quel(s) se rattache la loi.
  • 5. Une liste complète des références des sources antiques mentionnant expressément la loi ou s’y rapportant de manière non explicite mais certaine. Ces références sont pourvues de liens hypertextes qui permettent d’afficher le texte des sources dès que le pointeur est positionné sur elles. Cette procédure d’affichage est également possible dans le champ « Commentaire », qu’il s’agisse des sources précédemment indiquées ou d’autres sources aidant à l’interprétation historique de la loi. L’utilisateur trouvera, dans la rubrique « Abréviations et listes » du pavé noir, une liste des abréviations des noms d’auteurs et des titres d’œuvres antiques, ainsi que des éditions de référence utilisées.
  • 6. Une bibliographie, sélective, mais n’hésitant pas à remonter si nécessaire jusqu'à la période antérieure à Lange et à Mommsen, et ne privilégiant pas systématiquement les publications récentes.
  • 7. Un « Commentaire » exposant le contenu normatif de la loi, la signification de son adoption dans son contexte politique, et son devenir (mesures complémentaires, abrogation totale ou partielle). Dans le cas des notices longues, un plan préalable de la notice ainsi que la numérotation des paragraphes en facilitera la consultation. Les notices seront majoritairement rédigées en français, mais certaines le seront en anglais et en italien.
  • 8. Les noms de l’auteur ou des auteurs de la notice, du ou des collaborateurs ayant effectué sa saisie, la date de saisie initiale et celles des révisions.
  • 9. La manière de faire référence à cette notice dans une publication.
  • Le projet initial, conçu par Paula Botteri, Jean-Louis Ferrary et Philippe Moreau, était celui d’un livre destiné à remplacer le manuel de Rotondi. Il a été accueilli comme un des programmes de l’UA 994 (Centre National de la Recherche Scientifique - université Panthéon-Sorbonne Paris 1), qu’avait fondée Claude Nicolet, puis de l’UMR 8585 Centre Gustave-Glotz (CNRS - Paris 1 - université Paris Sorbonne Paris IV - École Pratique des Hautes Études), et enfin de l’UMR 8210 ANHIMA (CNRS - Paris I - université Paris Diderot Paris 7 - EPHE - École des Hautes Études en Sciences Sociales), née de la fusion du Centre Glotz et du Centre Louis-Gernet.

    Le passage à l’élaboration d’une base de données a été rendu possible grâce à l’inscription de ce projet « Nouveau Rotondi », sous l’acronyme LEPOR, au nombre des programmes « Corpus » de l’Agence Nationale pour la Recherche (2007-2011). La constitution de la base s’est effectuée grâce aux compétences des responsables techniques du Centre de ressources numériques TELMA (Traitement électronique des manuscrits et des archives) rattaché à l’IRHT (Institut de Recherche et d’Histoire des Textes) et, dans un premier temps, à l’École Nationale des Chartes : successivement Gautier Poupeau, Christophe Jacobs, Richard Walter et actuellement Cyril Masset, avec la collaboration de Zakaria Abbadi. La pérennité de la base est prise en charge par le TGE Adonis.

    L’édition informatique des notices a été assurée successivement par Dan Dana, Luana Quattrocelli et Colette Ferri. Au cours des diverses étapes du projet ont collaboré à la rédaction et à un examen collectif des notices : Paula Botteri, Mireille Cébeillac-Gervasoni, Duncan Cloud, Tim Cornell, Pierre Cosme, Marianne Coudry, Michael Crawford, Jean-Michel David, Ségolène Demougin, Élizabeth Deniaux, Jean Christian Dumont, Jean-Louis Ferrary, Michel Humbert, Dario Mantovani, Philippe Moreau, Luigi Pellecchi, Dominic Rathbone, Yann Rivière, John Scheid, Yan Thomas, Catherine Virlouvet. La direction du projet est actuellement assurée par Jean-Louis Ferrary et Philippe Moreau.

    Le projet LEPOR est en particulier en relation avec le « Projet Volterra » (University College London) et avec le CEDANT (CEntro di studi e ricerche sui Diritti ANTichi, Istituto Universitario di Studi Superiori de Pavie).