> Extrait

Lycophron, Alexandra, 535-568 Edition Cusset/Chauvin.

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Date du texte cité

IIIe siècle av. J.-C.

Précisions : (datation incertaine)

Texte (version originale)

ἀλλ´ ἔστι γάρ τις, ἔστι καὶ παρ´ ἐλπίδα

ἡμῖν ἀρωγὸς πρευμενὴς ὁ Δρύμνιος

δαίμων Προμανθεὺς Αἰθίοψ Γυράψιος,

ὅς, τὸν πλανήτην ὀρθάγην ὅταν δόμοις

σίνιν καταρρακτῆρα δέξωνται πικρὸν

οἱ δεινὰ κἀπόθεστα πείσεσθαί ποτε

μέλλοντες ἔν τε δαιτὶ καὶ θαλυσίοις

λοιβαῖσι μειλίσσωσιν ἀστεργῆ Κράγον,

θήσει βαρὺν κολῳὸν ἐν λέσχαις μέσον.

καὶ πρῶτα μὲν μύθοισιν ἀλλήλους ὀδὰξ

βρύξουσι κηκασμοῖσιν ὠκριωμένοι,

αὖθις δ´ ἐναιχμάσουσιν αὐτανέψιοι,

ἀνεψιαῖς ὄρνισι χραισμῆσαι γάμους

βιαιοκλῶπας ἁρπαγάς τε συγγόνων

χρῄζοντες ἀλφῆς τῆς ἀεδνώτου δίκην.

ἦ πολλὰ δὴ βέλεμνα Κνηκιὼν πόρος

ῥιφέντα τόλμαις αἰετῶν ἐπόψεται,

ἄπιστα καὶ θαμβητὰ Φηραίοις κλύειν.

ὁ μὲν κρανείᾳ κοῖλον οὐτάσας στύπος

φηγοῦ κελαινῆς διπτύχων ἕνα φθερεῖ,

λέοντα ταύρῳ συμβαλόντα φύλοπιν.

ὁ δ´ αὖ σιγύμνῳ πλεύρ´ ἀναρρήξας βοὸς

κλινεῖ πρὸς οὖδας. τῷ δὲ δευτέραν ἔπι

πληγὴν ἀθαμβὴς κριὸς ἐγκορύψεται,

ἄγαλμα πήλας τῶν Ἀμυκλαίων τάφων.

ὁμοῦ δὲ χαλκὸς καὶ κεραύνιοι βολαὶ

ταύρους καταξανοῦσιν, ὧν ἀλκὴν ἑνὸς

οὐδ´ ὁ Σκιαστὴς Ὀρχιεὺς Τελφούσιος

ἐμέμψατ´, ἐν χάρμαισι ῥαιβώσας κέρας.

καὶ τοὺς μὲν Ἅιδης, τοὺς δ´ Ὀλύμπιοι πλάκες

παρ´ ἦμαρ αἰεὶ δεξιώσονται ξένους,

φιλαυθομαίμους, ἀφθίτους τε καὶ φθιτούς.

καὶ τῶν μὲν ἡμῖν εὐνάσει δαίμων δόρυ,

βαιόν τι μῆχαρ ἐν κακοῖς δωρούμενος.

Traduction

Mais il en est bien un, il est contre toute espérance Pour nous secourable, le bienveillant Drymnios, Le démon Prescient Éthiopien Gyrapsios Qui fera que, quand, errant dans leurs demeures, le débauché Sera reçu, l’infâme pillard destructeur, Par ceux qui vont un jour endurer choses terribles Et damnées, et que lors d’un festin et de thalysiennes Libations ils apaiseront l’implacable Cragos, Se déclare un accablant clabaudage au milieu de leurs discussions. Et tout d’abord en paroles, les uns les autres, à pleines dents, Ils se mordront, courroucés de leurs bafouages, Puis ils en viendront aux lances, ces cousins, À leurs cousines oiselles désirant épargner des noces De vol et de viol et des rapts familiaux, D’un profit sans dot faisant justice. Oui, des traits lancés par les audaces De ces aigles, il en verra de nombreux, le lit du Cnécion, Incroyables et effrayants à entendre pour les Phéréens : L’un, d’une sarisse frappant le tronc creux D’un chêne noirâtre, fera périr un des jumeaux, – Lion avec un taureau échangeant le cri de guerre ; Puis l’autre, d’un épieu déchirant le flanc du bœuf, Le renversera au sol ; mais, pour son second Coup, impavide, le bélier l’encornera, En brandissant une stèle issue des sépulcres amycléens ; Et à la fois le bronze et les traits foudroyants Écorcheront ces taureaux, – la vigueur de l’un d’eux, Pas même l’Ombrageux Testiculé Telphousien Ne la blâma, dans les batailles où il courba la corne de son arc. Et les uns c’est Hadès, les autres ce sont les plaines olympiennes, Un jour chacun à jamais, qui les recevront en hôtes Philadelphes, immortels et mortels. Et pour nous un démon endormira leur lance, Nous offrant dans les malheurs quelque maigre expédient ;

Source de la traduction

traduction empruntée à l'édition Chauvin/Cusset

Paraphrase/Commentaire sur le texte

Cassandre évoque la querelle des cousins, Dioscures et Apharides, en supposant qu'elle aurait commencé lorsque Pâris va à Sparte comme hôte de Ménélas avec lequel Lycophron confond le séjour (distinct dans les Chants Cypriens) chez les fils de Tyndare. La lutte débouche, avant la guerre de Troie, sur la mort de quatre proches parents d'Hélène, selon la volonté même de Zeus qui cherche ainsi à aider les Troyens.

Rédacteur du commentaire

C. Cusset

Indexation

Toponyme(s):

Cragos (?); Knékion; Skia

Ethnique(s):

Phéréen

Mot(s)-clé(s) :

rapt; chêne; stèle

Commentaire iconographique 1

Commentaire

Un lécythe apulien de Richmond (Virginia Museum of Fine Arts 80.162: http://www.limc-france.fr/objet/93), attribué au Peintre des Enfers et daté des années 330-310 av. J.-C., offre un écho étonnant au récit du combat entre Dioscures et Apharides relaté par Lycophron. À droite, Castor (plutôt que Lyncée selon l'interprétation couramment admise) est étendu, mort, deux lances près de lui ; à gauche, Lyncée (plutôt que Castor) tombe à la renverse, blessé ; au centre, Idas, qui vient d'arracher de son socle une stèle funéraire, s'apprête à la lancer sur Pollux qui se défend à l'aide de son épée. Placé obliquement au-dessus de la stèle, le foudre de Zeus menace directement Idas et est également dirigé contre Lyncée. Une hydrie renversée sur le socle du monument funéraire fait peut-être allusion au rapt des Leucippides par les Dioscures, qui occupe le reste de la figuration. On retrouve donc ici plusieurs éléments mentionnés par Lycophron : Castor mortellement frappé par une lance ; Lyncée renversé ; la stèle funéraire utilisée comme arme ; le foudre ; le lien direct entre l'enlèvement des Leucippides et le combat des fils d'Apharée contre les Dioscures.

Objet(s) et image(s)

http://www.limc-france.fr/objet/93

Auteur du commentaire iconographique

P. Linant de Bellefonds

Comment citer cette notice

Texte n°932 dans CALLYTHEA [En ligne]; http://www.cn-telma.fr/callythea/extrait932/. Première version : 30/06/10. Date de mise à jour : 03/05/12

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