> Extrait

Hérondas, Mimiambe IV, 1-11.

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Date du texte cité

2e quart du IIIe siècle av. J.-C.

Texte (version originale)

χαίροις, ἄναξ Παίηον, ὃς μέδεις Τρίκκης

καὶ Κῶν γλυκεῖαν κἠπίδαυρον ᾤκηκας

σὺν καὶ Κορωνὶς ἥ σ' ἔτικτε κὠπόλλων

χαίροιεν, ἧς τε χειρὶ δεξιῇ ψαύεις

Ὑγίεια, χὦνπερ οἵδε τίμιοι βωμοί,

Πανάκη τε κἠπιώ τε κἰησὼ χαίροι,

χοἰ Λεωμέδοντος οἰκίην τε καὶ τείχεα

πέρσαντες, ἰητῆρες ἀγρίων νούσων

Ποδαλείριός τε καὶ Μαχάων χαίροντων,

χὤσοι θεοὶ σὴν ἑστίην κατοικεῦσιν

καὶ θεαί πάτερ Παίηον·

Traduction

Salut, Seigneur Péan, qui règnes sur Trikkè et a élu pour demeure la douce Cos et Épidaure. Que soient aussi salués Coronis, qui t'a enfanté, et Apollon, ainsi qu'Hygie que tu effleures de ta main droite. Salut à toutes les divinités qui possèdent ces autels révérés: Panacè, Èpiô et Ièsô. Salut à ceux qui ruinèrent le palais de Laomédon et ses murailles, à ces médecins qui soignèrent des maux sauvages, Podalire et Machaon, ainsi qu'à tous les dieux et déesses qui habitent, père Péan, dans ton foyer.

Source de la traduction

traduction É. Prioux

Paraphrase/Commentaire sur le texte

Le Mimiambe IV se déroule vraisemblablement dans l'Asclépiéion de Cos. Cette prière, proche des hymnes à Asclépios ou péans contemporains d'Hérondas, est prononcée par Kynnô qui s'est rendue au temple pour y sacrifier un coq à l'occasion d'une guérison. Kynnô égrène les noms des dieux qui étaient vraisemblablement représentés autour de l'autel monumental qui se situait devant le temple d'Asclépios. Les v. 20-25 suggèrent qu'il s'agissait de sculptures dues aux fils de Praxitèle (Timarchos et Céphisodote). Trikkè, en Grèce du Nord, avait livré le contingent d'hommes conduits à Troie par Podalire et Machaon (Iliade II, 729-733). Que l'origine du culte d'Asclépios à Cos soit la ville de Trikkè en Thessalie s'accorde avec le mythe préservé par Théopompe (FGrHist 2B 115 F 103[14]) selon lequel Podalire, seul fils d'Asclépios à avoir survécu à la guerre de Troie, s'établit après le conflit à Syrna en Carie et donna naissance à la lignée des Asclépiades qui allait prospérer à Cos. Sur Corônis, mère d'Asclépios, voir Pindare, Odes pythiques, III, 8-46. Hygie, souvent présentée comme la fille d'Asclépios, serait ici son épouse, rôle normalement dévolu à Èpionè (Èpiô, dans ce texte). L'importance qui est ici dévolue à Hygie rencontre apparemment une spécificité du culte de Cos, où un rôle de premier plan était conféré à cette déesse. Panacè, Èpiô et Ièsô sont ici les filles d'Asclépios. Laomédon avait demandé à Apollon et à Poséidon de construire les murs de Troie. Podalire et Machaon sont cités comme fils d'Asclépios et médecins dans le catalogue des vaisseaux (Iliade II, 729-733).

Rédacteur du commentaire

É. Prioux

Indexation

Toponyme(s):

Cos; Trikkè; ; Troie

Commentaire iconographique 1

Commentaire

Un petit groupe statuaire fragmentaire, conservé au Musée Pouchkine de Moscou (inv. II/a 34; = LIMC, s.v. "Hygieia" 80) est peut-être à rapprocher du groupe évoqué par Hérondas, œuvre des fils de Praxitèle. Notons cependant qu'Hypnos endormi, non mentionné par Hérondas, est accroupi aux pieds d'Hygie (LIMC V, s.v. "Hypnos/Somnus" 146   ).

Objet(s) et image(s)

http://www.limc-france.fr/objet/91

http://www.limc-france.fr/objet/17248

Auteur du commentaire iconographique

N. Icard

Commentaire iconographique 2

Commentaire

Pour une illustration de l'arrivée d'Asclépios à Cos, voir le commentaire iconographique à ID 766.

Auteur du commentaire iconographique

P. Linant de Bellefonds

Comment citer cette notice

Texte n°771 dans CALLYTHEA [En ligne]; http://www.cn-telma.fr/callythea/extrait771/. Première version : 13/06/10. Date de mise à jour : 17/12/15

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