> Extrait

Ménandre, Epitrepontes, 326-333 Sandbach.

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Date du texte cité

entre -342 et -290 av J.-C.

Précisions : Ménandre est né en 342 ou 341 et est mort vers cinquante ans

Texte (version originale)

               Νηλέα τινὰ

Πελίαν τ’ ἐκείνους εὗρε πρεσβύτης ἀνὴρ

αἰπόλος, ἔχων οἵαν ἐγὼ νῦν διφθέραν,

ὡς δ’ ἤισθετ’ αὐτοὺς ὄντας αὑτοῦ κρείττονας,

λέγει τὸ πρᾶγμ’, ὡς εὗρεν, ὡς ἀνείλετο.

ἔδωκε δ’ αὐτοῖς πηρίδιον γνωρισμάτων,

ἐξ οὗ μαθόντες πάντα τὰ καθ’ αὑτοὺς σαφῶς

ἐγένοντο βασιλεῖς οἱ τότ’ ὄντες αἰπόλοι.

Traduction

Un vieux chevrier trouva un certain Nélée et Pélias, ces fameux héros. Ce vieillard portait un vêtement de peau, comme je le fais à présent. Et quand il comprit qu'ils étaient d'un rang supérieur au sien, il raconte ce qui s'est passé : comment il les a trouvés, comment il les a recueillis. Et il leur donna une petite besace contenant les objets de reconnaissance. Et, grâce à cela, ayant tout appris sur leur sort, ceux qui étaient alors chevriers devinrent rois.

Source de la traduction

traduction I. David

Paraphrase/Commentaire sur le texte

Il est probable que cette allusion aux fils jumeaux de Poséidon et de la princesse Tyrô, dont l'un fut roi de Pylos (Nélée) et l'autre roi usurpateur de Iolcos (Pélias), vienne de la tragédie (cf. J.-M. Jacques dans l'édition CUF du Dyscolos, p. 15, n. 1), même s'il n'est pas possible d'identifier la tragédie en question.

Rédacteur du commentaire

I. David

Bibliographie

L'édition utilisée est celle de F. H. Sandbach, Menandri Reliquiae Selectae, Oxford, 1972, 1990 (2e éd.).

Indexation

Personnages(s):

Nélée; Pélias

Commentaire iconographique 1

Commentaire

Apollodore (Bibl. I, 9, 8) raconte que les enfants furent recueillis par un éleveur de chevaux et allaités par une jument (selon d'autres sources, Pélias est nourri par une jument et Nélée par une chienne) mais, pour Ménandre, qui se souvient peut-être de Sophocle selon Séchan (Étude sur la tragédie grecque, 1967, p. 219 n. 6), le berger est un chevrier. La tragédie de Sophocle commençait probablement au moment où les jumeaux étaient informés de leur véritable condition par le pâtre qui devait leur remettre les objets de reconnaissance (Séchan p.221).

Peu de représentations traitent de l'enfance et de la jeunesse de Nélée et Pélias. Une terre cuite de Tanagra (LIMC s.v. "Neleus" n° 11) montrerait le moment de l'abandon des jumeaux, mais l'authenticité de l'objet est douteuse. Un enfant, probablement l'un des deux jumeaux, allaité par une jument, est figuré près d'une chasseresse, en laquelle on reconnaît Atalante, sur une mosaïque de l'œcus de la "Maison d'Orphée" de Bararus/Rougga (H. Slim, "La chute de Phaëton sur une mosaïque de Bararus-Rougga en Tunisie, CRAI 2003 p. 1124-1131 fig.14), du premier quart du IIIe s. ap. J.-C.

Les «objets de reconnaissance» mentionnés par Ménandre ont une place importante dans l'iconographie. Une arula de terre cuite de Medma (Reggio de Calabre, Mus. Naz. 2871, de 400 av. J.-C. env.; LIMC s.v. "Neleus" n°2; Séchan p. 226 fig. 70 et pl. IV) dépeint le moment de la vengeance avec le meurtre de Sidéro sur l'autel d'Héra, au-dessus duquel, à gauche, on remarque l'auge et les objets qui ont permis la reconnaissance des enfants.

Ces objets figurent aussi sur les cistes et miroirs étrusques du début du IIIe s. av. J.-C. qui représentent le moment de la reconnaissance entre Tyro et ses enfants (LIMC s.v. "Neleus" n° 4-7).

Auteur du commentaire iconographique

N. Icard

Comment citer cette notice

Texte n°683 dans CALLYTHEA [En ligne]; http://www.cn-telma.fr/callythea/extrait683/. Première version : 14/04/10. Date de mise à jour : 27/10/12

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