> Extrait

Callimaque, Aitia, 1, 1, 21-24 Massimilla.

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Date du texte cité

IIIe siècle av. J.-C.

Texte (version originale)

καὶ γὰρ ὅτ⌋ε πρ⌊ώ⌋τιστον ἐμοῖς ἐπὶ δέλτον ἔθηκα

   γούνασι⌋ν, Ἀ[πό]λλων εἶπεν ὅ μοι Λύκιος

’.......]... ἀοιδέ, τὸ μὲν θύος ὅττι πάχιστον

   θρέψαι, τὴ]ν̣ Μοῦσαν δ’ ὠγαθὲ λεπταλέην

Traduction

Et en effet quand, pour la toute première fois, je posai une tablette sur mes genoux, Apollon Lycien me dit : « [...] poète, l’offrande tu dois l’entretenir la plus épaisse possible, et la Muse, mon bon !, toute fine (...) ».

Source de la traduction

traduction F. Klein

Paraphrase/Commentaire sur le texte

Dans le prologue des Aitia, Callimaque imagine qu’au moment où il s’apprêtait à composer son premier poème, le dieu Apollon est apparu pour lui enjoindre de composer un type de poésie délicat qui le distingue des autres poètes. Cette scène sera souvent reprise par les poètes latins qui, en imitant cette apparition d’Apollon dictant au poète ses choix génériques ou esthétiques, se présenteront comme autant d’héritiers de Callimaque.

Ici, le dieu est dit Apollon Lycien. Les auteurs anciens expliquent cette épiclèse en la rattachant soit à la Lycie, soit au loup / à la louve (λύκος). Les scholies du texte de Callimaque (Scholia Londinensia 23-27) proposent trois explications : Apollon aime fréquenter les étrangers (dont les Lyciens) ; en Lycie, il y avait un oracle d’Apollon, Léto se serait transformée en louve au moment de la naissance d’Apollon. Parmi les éléments qu’apporte le commentaire de Servius (in Verg. Aen. IV, 377), figurent deux autres hypothèses intéressantes dans le contexte du prologue des Aitia : 1) Apollon se serait uni avec la nymphe Cyrène après avoir pris l’apparence d’un loup (transfiguratus in lupum cum Cyrene concubuit) – ce qui serait une manière pour Callimaque de rendre hommage à sa ville d’origine, Cyrène ; 2) c’est également déguisé en loup (in lupi habitu) qu’Apollon aurait vaincu les Telchines – ce qui justifierait que Callimaque se réclame de la protection d’Apollon Lycien en réponse aux attaques d’adversaires qu’il assimile aux Telchines.

Le choix de cette épiclèse dans le prologue des Aitia explique sa reprise à Rome, notamment par Properce qui invoquera à son tour la protection d’Apollon qualifié de Lycius deus dans une élégie explicitement placée sous le patronage de Callimaque et Philétas (Prop., Él. III, 1, 38).

Rédacteur du commentaire

Florence Klein

Indexation

Personnages(s):

Apollon Lycien; Muse

Toponyme(s):

Lycie

Mot(s)-clé(s) :

loup

Comment citer cette notice

Texte n°254728 dans CALLYTHEA [En ligne]; http://www.cn-telma.fr/callythea/extrait254728/. Première version : 03/11/13. Date de mise à jour : 19/10/14

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