> Extrait

Anonyme, Élégie du tatouage, 1,1- 2,3.

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Sources

P. Brux. inv. E. 8934 + P. Sorb. Inv. 2254

Texte (version originale)

                     ].[

                  ].[.......]...[.]..[

            ]. π.[..].μνή̣σ̣ονται ἀοιδ̣αὶ

            ]..[.].[.]. ὥς τε πυρὶ φλέγομαι

            ]ν̣ῶτ̣ον̣ σ̣τ̣ίξω μέγαν Εὐρυτί̣[ω]ν̣α

         N]ε̣φέλη̣ς ̣υ̣ἱ̣ὸ̣ν ἀτρ̣εστοβίην

Ἀμφιτρυωνι]άδα̣ο δ̣α̣ϊ̣ζ̣όμενον ὑπὸ χερσίν

            ]κ..τος τ̣ε μνηστεύετο κούρη̣ν

         ἀνθ]ρ̣ώ̣π̣ων ἁ̣ζόμ̣ε̣ν̣ο̣ς̣ ν̣⌊μ̣ε̣σ̣ι̣ν̣

            ]α̣ς δεινὸν̣ χόλ̣ο̣ν, ὅς τ' ἐπὶ δειλ̣[.]

            ].ον δριμὺ̣ν̣ [ἀεὶ] τ̣ίθεται

            ] τίσις τω̣.σ..ο..οι · ἧ γὰρ ὅ γ' οὐ̣δ̣ὲ̣ν

            ]π̣[.]..... κακῆς ὔβριος

            ]...ε̣ [τ]ρ̣ί̣π̣οδα μμέγαν ......

            ].φο..[.]ις κρατὸς ὕπε̣[ρ] λασ̣ί̣ου

            ].ει μέσσον δ' εἰς σ̣τ̣ῆ̣θ̣[ο]ς ἔρεισεν

            ]ν ἀνέρος ο̣ὐδ̣ε̣μ̣ί̣α̣ν

            ]εθηκε βέλος Τ̣ρ̣ι̣τ̣ω̣ν̣ὶ̣ς̣ Ἀθήνη

            ]του φειδομ̣έ̣ν̣η̣ μ̣ε̣γάλ̣ως

         ἑτ]έ̣ρηι μὲν ὑπ' ἀσ̣φ̣ά̣ρ̣α̣γον λάβε χειρί,

τῇ δ' ἑτέρηι ῥ]όπαλον σκληρὸν̣ ἀ̣ν̣α̣σ̣χ̣όμενος

            ] κρόταφον σ̣ύν̣ [τ' ὀ]σ̣τ̣έα πάντα

                  ἄ̣ρ̣α̣ξεν

            ]νων ἔκπεσεν [ἐγ]κ̣έ̣φαλος

            ] π̣λήγην ψυχὴ̣ [δ'] ἀ̣ν̣ὰ̣ ἠέρα̣ δ̣ῦ̣ν̣ε̣

   μείδησεν [δ]ὲ̣ Δίκη παρθένος ἀ̣θάνα̣[τος] ἥτ̣ε ἀναπεπ̣τ̣αμένοις ἀτενὲς βλ̣έ̣π̣ε̣[ι ὀφθαλμοῖσιν],    ἐν δὲ Διὸς Κρ[ο]νίδεω στήθεσιν ἑδρι̣ά̣[ει].

Traduction

(...) les chants rappelleront (...) comment je brûle par le feu (...) je tatouerai sur ton dos un grand Eurytion (...) fils de Néphélè doué d'une force impavide (...) déchiré par les mains du fils d'Amphitryon (...) il convoitait la main de la jeune fille (...) [sans] craindre la vengeance humaine (...) [ou la?] terrible colère [des dieux?] qui, sur les misérables, (...) [toujours] place un amer (...) châtiment (...) car assurément ce que rien (...) d'une méchante insolence (...) un grand trépied (...) au-dessus de sa tête ébouriffée (...) appuya contre son sternum (...) de l'homme (...) aucune (...) Athéna Tritonide plaça une lance (?) (...) elle épargnait, dans sa grandeur (...) avec une main il le saisit au gosier [et, de l'autre main,] il leva sa rude massue (...) percuta (...) la tempe et tous ses os (...) la cervelle coula (...) le coup (...) l'âme s'éleva dans les airs. Et Justice, vierge immortelle, sourit, elle qui regarde fixement de ses [yeux] grand ouverts et qui trône dans la poitrine de Zeus Cronide.

Source de la traduction

traduction É. Prioux

Paraphrase/Commentaire sur le texte

Ni l'auteur ni le titre du poème dont ce fragment est extrait ne sont connus.

Ce fragment élégiaque a été attribué à Hermésianax sur la foi d'un rapprochement avec le fr. 6 Lightfoot d'Hermésianax (= Pausanias VII, 18, 1) qui porte sur Eurytion à la cour de Dexaménos, roi d'Olénos. Le centaure Eurytion qui voulait épouser de force la fille de Dexaménos, Hippolytè ou Mnésimachè, fut tué par Héraclès.

Le rapprochement avec le sujet d'un poème élégiaque d'Hermésianax n'est toutefois pas suffisant pour justifier cette attribution (Pausanias, qui cite Hermésianax, précise d'ailleurs bien que les exploits d'Héraclès à la cour de Dexaménos ont été traités par plusieurs poètes différents).

Le passage que nous reproduisons ici est, dans l'état de nos connaissances, le premier motif d'une série de tatouages représentant des scènes mythologiques de crimes et de châtiments que le locuteur de ce poème anonyme entend réaliser sur le corps d'un ennemi ou d'un rival.

La série conservée comporte la mort d'Eurytion puni par Hercule, le supplice de Tantale et le sanglier de Calydon ravageant l'Étolie.

Le poème relève à la fois de l'ecphrasis et des malédictions - forme poétique que nous connaissons notamment grâce au Thrace d'Euphorion.

Rédacteur du commentaire

É. Prioux

Bibliographie

Nous suivons le texte de l'édition Lightfoot (Hellenistic collection), p. 180-182: Hermesianax (?), Dubie tributa, fr. 13, col. 1, 1-25 et col. 2, 1-3).

Indexation

Commentaire iconographique 1

Commentaire

En l’absence d’inscription, l’identification d’Eurytion sur les documents figurés mettant Héraclès aux prises avec un Centaure n’est pas aisée : le châtiment infligé par Héraclès intervient dans plusieurs épisodes mythiques ayant pour trame le rapt d’une femme par un Centaure, le plus célèbre d’entre eux étant le rapt de son épouse Déjanire par Nessos. On notera que le schéma de combat décrit ici par le locuteur – le héros saisissant d’une main le Centaure à la gorge et, de l’autre, lui assénant un coup de massue – est celui fréquemment reproduit par les artistes, peintres ou sculpteurs : voir, par exemple, LIMC VI s.v. « Nessos » 61   et 63   . Quant à la présence d’Athéna, explicitement mentionnée dans ce fragment, elle ne nous aide guère à identifier Eurytion puisque la déesse assiste souvent aussi Héraclès dans son combat contre Nessos.

Auteur du commentaire iconographique

P. Linant de Bellefonds

Comment citer cette notice

Texte n°252619 dans CALLYTHEA [En ligne]; http://www.cn-telma.fr/callythea/extrait252619/. Première version : 03/11/12. Date de mise à jour : 08/11/12

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