> Extrait

Théocrite, Idylle 22, 181-211 Gow.

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Date du texte cité

IIIe siècle av. J.-C.

Texte (version originale)

εἶπε, τὰ δ᾿ οὐκ ἄρ᾿ ἔμελλε θεὸc μεταμώνια θήcειν.

τὼ μὲν γὰρ ποτὶ γαῖαν ἀπ᾿ ὤμων τεύχε᾿ ἔθεντο,

ὣ γενεῇ προφέρεcκον· ὁ δ᾿ εἰc μέcον ἤλυθε Λυγκεύc,

cείων καρτερὸν ἔγχοc ὑπ᾿ ἀcπίδοc ἄντυγα πρώτην·

ὣc δ᾿ αὔτωc ἄκραc ἐτινάξατο δούρατοc ἀκμάc

Κάcτωρ· ἀμφοτέροιc δὲ λόφων ἐπένευον ἔθειραι.

ἔγχεcι μὲν πρώτιcτα τιτυcκόμενοι πόνον εἶχον

ἀλλήλων, εἴ πού τι χροὸc γυμνωθὲν ἴδοιεν.

ἀλλ᾿ ἤτοι τὰ μὲν ἄκρα πάροc τινὰ δηλήcαcθαι

δοῦρ᾿ ἐάγη, cακέεccιν ἐνὶ δεινοῖcι παγέντα.

τὼ δ᾿ ἄορ ἐκ κολεοῖο ἐρυccαμένω φόνον αὖτιc

τεῦχον ἐπ᾿ ἀλλήλοιcι· μάχηc δ᾿ οὐ γίνετ᾿ ἐρωή.

πολλὰ μὲν εἰc cάκοc εὐρὺ καὶ ἱππόκομον τρυφάλειαν

Κάcτωρ, πολλὰ δ᾿ ἔνυξεν ἀκριβὴc ὄμμαcι Λυγκεύc

τοῖο cάκοc, φοίνικα δ᾿ ὅcον λόφον ἵκετ᾿ ἀκωκή.

τοῦ μὲν ἄκρην ἐκόλουcεν ἐπὶ cκαιὸν γόνυ χεῖρα

φάcγανον ὀξὺ φέροντοc ὑπεξαναβὰc ποδὶ Κάcτωρ

cκαιῷ· ὃ δὲ πληγεὶc ξίφοc ἔκβαλεν, αἶψα δὲ φεύγειν

ὡρμήθη ποτὶ cῆμα πατρόc, τόθι καρτερὸc Ἴδαc

κεκλιμένοc θηεῖτο μάχην ἐμφύλιον ἀνδρῶν.

ἀλλὰ μεταΐξαc πλατὺ φάcγανον ὦcε διαπρό

Τυνδαρίδηc λαγόνοc τε καὶ ὀμφαλοῦ· ἔγκατα δ᾿ εἴcω

χαλκὸc ἄφαρ διέχευεν· ὁ δ᾿ ἐc cτόμα κεῖτο νενευκώc

Λυγκεύc, κὰδ δ᾿ ἄρα οἱ βλεφάρων βαρὺc ἔδραμεν ὕπνοc.

οὐ μὰν οὐδὲ τὸν ἄλλον ἐφ᾿ ἑcτίῃ εἶδε πατρῴῃ

παίδων Λαοκόωcα φίλον γάμον ἐκτελέcαντα.

ἦ γὰρ ὅγε cτήλην Ἀφαρηίου ἐξανέχουcαν

τύμβου ἀναρρήξαc ταχέωc Μεccήνιοc Ἴδαc

μέλλε καcιγνήτοιο βαλεῖν cφετέροιο φονῆα·

ἀλλὰ Ζεὺc ἐπάμυνε, χερῶν δέ οἱ ἔκβαλε τυκτήν

μάρμαρον, αὐτὸν δὲ φλογέῳ cυνέφλεξε κεραυνῷ.

Traduction

Il dit, et le dieu ne devait pas s'en moquer. Car les deux qui l'emportaient par l'âge déchargèrent leurs armes de leurs épaules et les déposèrent à terre. Lyncée s'avança au milieu, agitant son fort javelot derrière l'extrême bord de son bouclier; pareillement, Castor secoua les pointes aiguës de sa lance; les crins de leur panache à tous deux s'inclinaient. Tout d'abord, ils s'efforcèrent de se viser l'un l'autre avec leurs javelots, s'ils voyaient un bout de peau nue. Mais avant de blesser personne, les pointes de leurs armes se brisèrent, plantées dans les boucliers effrayants. Ils dégainèrent leur épée de leur fourreau et à nouveau préparèrent la mort l'un pour l'autre. Le combat ne cessa pas. Souvent, Castor frappa le large bouclier de Lyncée et son casque orné de crins de chevaux, souvent, Lyncée aux yeux perçants frappa le bouclier de Castor, mais la pointe ne touchait que le panache pourpre. Alors qu'il pointait son coutelas pointu contre son genou gauche, Castor, reculant de son pied gauche, lui mutila l'extrémité de la main. Frappé, il laissa échapper son poignard et s'élança aussitôt pour fuir vers le tombeau de son père, où Idas le fort, couché, regardait le combat d'hommes descendants de la même souche. Le Tyndaride, lancé à sa poursuite, lui enfonça son large coutelas à travers flanc et nombril; sur-le-champ, le bronze lui déchire les entrailles, dans le corps; Lyncée gisait sur son visage, tombé en avant, et un lourd sommeil courut sur ses paupières. Laocoosa ne vit pas non plus son autre fils célébrer au foyer paternel son mariage désiré: le Messénien Idas arracha rapidement la stèle érigée sur le tombeau d'Apharée et s'apprêta à la lancer sur le meurtrier de son frère; mais Zeus le repoussa, fit tomber de ses mains le marbre travaillé et le brûla de son foudre enflammé.

Source de la traduction

traduction A. Kolde

Paraphrase/Commentaire sur le texte

Castor et Lyncée s'affrontent en un duel armé; Castor remporte le combat et tue Lyncée qui fuit vers le tombeau de son père, Apharée. Idas, qui veut venger la mort de son frère en lançant la pierre tombale de son père sur Castor, est foudroyé par Zeus.

Rédacteur du commentaire

AK

Indexation

Ethnique(s):

Messénien

Mot(s)-clé(s) :

duel; appui divin

Commentaire iconographique 1

Commentaire

Seuls deux vases apuliens illustrent le combat entre les Dioscures et les Apharétides : une péliké apulienne datée vers 350-335 (LIMC VI s.v. « Kerkynos » 1   = LIMC Suppl.2009 s.v. « Dioskouroi » add.8) et un lécythe apulien de Richmond (Virginia Mus. Inv. 80.162) daté vers 340-330 (limc-france ID 93). Certains détails, dans ces images, se retrouvent dans le récit de Théocrite : ainsi le motif de la stèle brandie par Idas est présent sur les deux vases et, sur la péliké, on voit Lyncée frôler de sa lance le bouclier de Castor. Mais, par d’autres détails, le lécythe de Richmond semble plus proche de l’évocation du même épisode par Lycophron (voir ID 932) ; quant à la péliké, elle introduit dans le combat d’autres protagonistes (désignés par des inscriptions).

Objet(s) et image(s)

http://www.limc-france.fr/objet/93

Auteur du commentaire iconographique

P. Linant de Bellefonds

Comment citer cette notice

Texte n°252331 dans CALLYTHEA [En ligne]; http://www.cn-telma.fr/callythea/extrait252331/. Première version : 20/08/12. Date de mise à jour : 29/09/12

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