> Extrait

Callimaque, Hymne à Zeus, 46-54 Pfeiffer.

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Date du texte cité

IIIe siècle av. J.-C.

Texte (version originale)

Ζεῦ, σὲ δὲ Κυρβάντων ἑτάραι προσεπηχύναντο

Δικταῖαι Μελίαι, σὲ δ´ ἐκοίμισεν Ἀδρήστεια

λίκνῳ ἐνὶ χρυσέῳ, σὺ δ´ ἐθήσαο πίονα μαζόν

αἰγὸς Ἀμαλθείης, ἐπὶ δὲ γλυκὺ κηρίον ἔβρως.

γέντο γὰρ ἐξαπιναῖα Πανακρίδος ἔργα μελίσσης

Ἰδαίοις ἐν ὄρεσσι, τά τε κλείουσι Πάνακρα.

οὖλα δὲ Κούρητές σε περὶ πρύλιν ὠρχήσαντο

τεύχεα πεπλήγοντες, ἵνα Κρόνος οὔασιν ἠχήν

ἀσπίδος εἰσαΐοι καὶ μή σεο κουρίζοντος.

Traduction

Les compagnes des Corybantes, les Mélies du Dictè, te prirent, Zeus, dans leurs bras et Adrastée te fit dormir dans un berceau d'or. Et toi, tu tétas la grasse mamelle de la chèvre Amalthée ainsi qu'un doux rayon de miel car l'abeille panacride se mit aussitôt à travailler pour le fabriquer sur les monts idéens, qu'on appelle Panakres. Les Courètes dansèrent autour de toi, à pas serrés, la "prylis", en frappant sur leurs armes, afin que les oreilles de Cronos perçoivent le son de leurs boucliers et non tes cris d'enfant.

Source de la traduction

traduction É. Prioux

Paraphrase/Commentaire sur le texte

Les Corybantes, compagnons de la déesse asiatique Cybèle, qu'ils accompagnaient en se livrant à des danses échevelées, sont également identifiés aux Courètes crétois, avec lesquels ils ont certaines similitudes. Cf. l'Hymne des Courètes (vers 300 av. J.-C.: Powell, CA, p. 160-162).

Les Nymphes Mélies (des Frênes ou des Ornes), sont issues, d'après Hésiode (Théog. 187) des gouttes de sperme mêlé de sang jaillies du sexe tranché d'Ouranos et recueillies par Gaia. Callimaque, qui était aussi l'auteur d'un Traité sur les nymphes, les associe à l'Océanide Mélia (Hymne à Délos 81 et fr. 598 Pf).

Adrastée est une nymphe, sœur des Courètes. Son nom (l'Inévitable) est lié à l'idée de justice.

Amalthée est ici une chèvre, une nymphe dans d'autres versions. Elle est traditionnellement associée à l'abondance.

L'enfance de Zeus est ainsi placée sous le double signe de la justice et de l'abondance, caractéristiques typiques du bon roi.

La "prylis", terme dialectal chypriote ou crétois, est une danse en armes (cf. Hymne à Artémis, 204).

Le nom de l'abeille panacride, peut-être inspiré par le fait que l'insecte effleure seulement la surface des fleurs, est ici mis en rapport avec le nom des monts Panakres, formé, tout comme celui de l'abeille panakride, à partir de πᾶν et ἄκρα (littéralement: tout au sommet, tout à l'extrêmité, tout à fait élevé).

Rédacteur du commentaire

N. Le Meur

Indexation

Toponyme(s):

Ida; Panacra; Monts Panakres

Commentaire iconographique 1

Commentaire

La danse des Courètes devant le petit Zeus n'apparaît dans les arts figurés qu'à l'époque hellénistique : elle est ainsi représentée sur la frise Est de l'Hécatéion de Lagina (fin du IIe s. av. J.-C.) : http://www.limc-france.fr/objet/10789. Plus tard, on la rencontre sur des "reliefs Campana" d'époque tardo-républicaine, puis sur des monnaies et quelques reliefs d'époque impériale : LIMC VIII s.v. "Kouretes, Korybantes" 20-21. 23-27.

Objet(s) et image(s)

http://www.limc-france.fr/objet/10789

Auteur du commentaire iconographique

P. Linant de Bellefonds

Commentaire iconographique 2

Commentaire

Nous ne connaissons pas de représentation figurée de la chèvre Amalthée allaitant le petit Zeus antérieure à l'époque hellénistique. Les images les plus anciennes sont datées du Ier s. apr. J.-C : voir LIMC VIII s.v. "Zeus/Iuppiter" 288-300.

Auteur du commentaire iconographique

P. Linant de Bellefonds

Comment citer cette notice

Texte n°252011 dans CALLYTHEA [En ligne]; http://www.cn-telma.fr/callythea/extrait252011/. Première version : 19/04/12. Date de mise à jour : 23/10/12

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