> Extrait

Lycophron, Alexandra, 1351-1361.

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Date du texte cité

IIIe siècle av. J.-C.

Précisions : (datation incertaine)

Texte (version originale)

Αὖθις δὲ κίρκοι, Τμῶλον ἐκλελοιπότες

Κίμψον τε καὶ χρυσεργὰ Πακτωλοῦ ποτὰ

καὶ νᾶμα λίμνης, ἔνθα Τυφῶνος δάμαρ

κευθμῶνος αἰνόλεκτρον ἐνδαύει μυχόν,

Ἄγυλλαν Αὐσονῖτιν εἰσεκώμασαν,

δεινὴν Λιγυστίνοισι τοῖς τ' ἀφ' αἵματος

ῥίζαν γιγάντων Σιθόνων κεκτημένοις

λόγχης ἐν ὑσμίνῃσι μίξαντες πάλην.

εἷλον δὲ Πῖσαν καὶ δορίκτητον χθόνα

πᾶσαν κατειργάσαντο τὴν Ὄμβρων πέλας

καὶ Σαλπίων βεβῶσαν ὀχθηρῶν πάγων.

Traduction

Par la suite, des faucons laissèrent le Tmolos, Cimpsos et les eaux douces aurifères du Pactole et l’onde du lac où l’épouse de Typhon dort aux tréfonds cachés de sa terrible couche, et firent irruption dans Agylla l’ausonienne, pour se mêler aux Ligures et à ceux qui tiennent leur racines du sang des géants sithoniens, dans une terrible lutte et dans la mêlée du fer de lance; ils prirent Pise et dominèrent tout le sol conquis qui jouxte les Ombriens et les pitons escarpés des Salpiens.

Source de la traduction

traduction Chauvin/Cusset modifiée

Paraphrase/Commentaire sur le texte

Après l'expédition d'Héraclès contre Troie (ID 213), l'Asie riposte en envoyant des «faucons» venus de Lydie qui vont conquérir un territoire s'étendant d'Agylla (Caéré) aux pitons des «Salpiens». Les commentateurs estiment le plus souvent que Salapia ou Salpia (aujourd'hui Salpi) en Daunie est trop méridionale pour avoir sa place dans ce passage; ils rejoignent ainsi l'avis des scholiastes anciens qui reconnaissaient ici les Alpes, même si l'ajout du sigma initial demeure inexplicable.

Lycophron semble ici revenir à l'idée d'une origine lydienne des Étrusques, alors qu'il les rattachait, aux v. 1245-1249, à la Mysie par l'intermédiaire de Tarchon et Tyrsènos. L'ancrage lydien de ce nouveau passage consacré aux origines des Étrusques (le Tmôlos est l'actuel Boz-Dagh, mont lydien où se trouvent les sources du Pactole; le Cimpsos est compris par les scholiastes comme désignant une localité lydienne) fait qu'il semble imprudent d'identifier les «faucons» avec les Téléphides Tarchon et Tyrsènos: il pourrait ici s'agir d'une migration plus ancienne de Lydiens (menés peut-être par Lydos et Tyrsênos ou Tyrrhênos, fils du roi de Lydie Atys) qui se seraient ensuite mêlés aux Mysiens qui accompagnaient les fils de Télèphe.

Le lac du v. 1353 serait le lac Gygéen (λίμνη Γυγαίη); l'épouse de Typhon est Échidna, à la couche funeste car elle donna le jour à plusieurs monstres (Cerbère, l'Hydre de Lerne et la Chimère d'après Hésiode, Théogonie, v. 295-332).

«Ceux qui tiennent leur racines du sang des géants sithones» pourraient être les Pélasges qui passaient pour descendre des Géants. La Sithônie, l'une des péninsules de la Chalcidique située entre l'Athos et la Pallènè, est associée aux «êtres nés de la terre» aux v. 127 et 1406-1408.

Rédacteur du commentaire

É. Prioux

Indexation

Mot(s)-clé(s) :

monstre

Commentaire iconographique 1

Commentaire

La seule représentation assurée d'Échidna se trouvait sur le trône d'Amyclées mais Pausanias ne donne aucune précision concernant son aspect physique (Paus. III 18, 10 = http://www.limc-france.fr/objet/15205)

Objet(s) et image(s)

http://www.limc-france.fr/objet/15205

Auteur du commentaire iconographique

N. Icard

Comment citer cette notice

Texte n°213 dans CALLYTHEA [En ligne]; http://www.cn-telma.fr/callythea/extrait213/. Première version : 03/11/09. Date de mise à jour : 15/10/14

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