> Extrait

Lycophron, Alexandra, 1291-1295.

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Date du texte cité

IIIe siècle av. J.-C.

Précisions : (datation incertaine)

Texte (version originale)

Ὄλοιντο ναῦται πρῶτα Καρνῖται κύνες,

οἳ τὴν βοῶπιν ταυροπάρθενον κόρην

Λέρνης ἀνηρείψαντο, φορτηγοὶ λύκοι,

πλᾶτιν πορεῦσαι κῆρα Μεμφίτῃ πρόμῳ,

ἔχθρας δὲ πυρσὸν ᾖραν ἠπείροις διπλαῖς.

Traduction

Que périssent d'abord les marins, ces chiens carnites qui de Lerne ravirent, ces loups portefaix, la fille aux yeux de vache, la vierge taurelle, pour offrir la mort en mariage au chef memphite : ils levèrent le flambeau de la haine entre les deux continents.

Source de la traduction

traduction empruntée à l'édition Chauvin/Cusset

Paraphrase/Commentaire sur le texte

Cette version rationalisante qui veut que l'enlèvement d'Io ait été commis par des pirates phéniciens évoque la préface d'Hérodote. Sur le problème des allusions à Isis et Osiris et de l'épisode inconnu auquel Lycophron semble ici faire allusion en indiquant qu'Isis eut, pour Osiris (le "chef memphite") un rôle néphaste, voir S. West 1984.

Rédacteur du commentaire

É. Prioux

Bibliographie

S. West. « Lycophron on Isis », The Journal of Egyptian Archaeology 70, 1984, p. 151-154; J. Gwyn Griffiths, « Lycophron on Io and Isis », Classical Quarterly 36, 1986, p. 472-477.

Indexation

Toponyme(s):

Lerne; Europe; Asie

Mot(s)-clé(s) :

enlèvement; pirates; mariage

Commentaire iconographique 1

Commentaire

Les errances d'Io la mènent au bord du Nil où elle met au monde Épaphos.

Des peintures murales pompéiennes représentent l'arrivée en Égypte de la jeune femme, accueillie par Isis (Naples, Mus. Naz. 9558 : http://www.limc-france.fr/objet/14697 ; et 9555 : LIMC, s.v. "Io I" n° 66; "Isis" n° 266).

Épaphos, fils de Zeus, étant l'ancêtre de plusieurs lignées royales d'Argos à l'Egypte, la diffusion de la légende d'Io serait à mettre en relation avec le désir des Ptolémées de revendiquer une ascendance divine. Une série de têtes féminines diadémées en provenance d’Alexandrie, certaines plus grandes que nature, portent sur le front deux petites cornes. B. Freyer-Schauenburg (« Io in Alexandria », RM 90 [1983] p. 35-49) propose de voir dans ces têtes, dont la datation s’échelonne du Ier s. av. J.-C. à la fin du IIe s. ap. J.-C. (Genève, Mus. 15203 ; Hildesheim, Pel.-Mus. 1776 : LIMC, s.v. "Io I" n° 69, 71 ; Alexandrie, Mus. Gréco-Romain 17838 : http://www.limc-france.fr/LIMC/objet/14488), des portraits de reines égyptiennes dont le modèle pourrait être la statue de culte d’une reine ptolémaïque, peut-être Arsinoé II qui, telle Io, avait trouvé refuge en Égypte.

Objet(s) et image(s)

http://www.limc-france.fr/objet/14697

http://www.limc-france.fr/LIMC/objet/14488

Auteur du commentaire iconographique

N. Icard et P. Linant de Bellefonds

Comment citer cette notice

Texte n°205 dans CALLYTHEA [En ligne]; http://www.cn-telma.fr/callythea/extrait205/. Première version : 03/11/09. Date de mise à jour : 13/11/12

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